Il y a cinq ans, disparaissait le fabuleux bassiste Hilaire Penda

Il y a cinq ans, le 5 novembre 2018, le bassiste Hilaire Penda quittait ce monde. Le musicien d’origine camerounaise était un des meilleurs instrumentistes de la scène africaine à Paris. Brillant musicien,  il avait un toucher majestueux, un doigté net et une générosité légendaire pour partager son savoir aux plus jeunes. 

La première fois que j’ai écouté Hilaire Penda écouté à la basse c’était sur le premier album de Mory Kanté en France, « Mory Kanté à Paris », puis sur Fodé, un album de Kassé Mady produit par Syllart et sorti en 1989.

Là où il m’a le plus marqué comme immense bassiste, c’est sur l’album Ko-Yan de Salif Keita sorti en 1989 et arrangé par le talentueux François Bréant.C’est dans cet album que se trouve l’indémodable titre « Nou Pas Bouger » qui parle des problèmes que rencontrent les émigrés africains en France. Tant que ce genre de titres résonnera à nos oreilles on se souviendra toujours de Hilaire Penda et de son toucher sublime et légendaire dans ce titre contestataire et historique.

Si Hilaire Penda fut un artiste très sollicité en tant que sideman par les artistes et les producteurs, force est de reconnaître qu’il était aussi un très bon frontman. Qui ne se rappelle pas de son tube « Allô ici Paris » dans les années 80.

Hilaire Penda, outre Salif Keita et Mory Kanté, a joué avec Thione Seck, Petit pays, Tshala Muana ect…le musicien camerounais séjourna pendant 8 ans en Grande -Bretagne, multipliant à Londres les collaborations avec notamment  la chanteuse d’origine indienne Susheela Raman ou encore le groupe de rock Squeeze.

C’est à son retour en France en 2006, qu’il décide servir de connecteur, c’est -à-dire mettre son expérience et son carnet d’adresses de musiciens éclectiques au service des jeunes artistes. Cela donnera Les Warm Up Shows, sorte de concerts informels se tenant souvent dans des cafés-concerts parisiens, mélangent ainsi les générations et donnant la chance aux artistes en herbes.

À son décès, si les célébrités africaines ont rendu hommage à l’immense bassiste, les talents émergents eux ont pleuré la perte d’un catalyseur d’émulsions créatives. Il faut dire qu’Hilaire Penda, ne se limita pas aux Warm Up Shows, il était aussi l’initiateur et le directeur artistique en 2012 du festival Rares Talents qui avait pour objectif de réunir des artistes d’horizons culturels différents dans le but de promouvoir les talents nouveaux et favoriser la rencontre. Son pari était réussi. Rares Talents favorise de façon magnifique la création musicale entre des artistes célèbres et des artistes moins connus.

L’artiste, certes, s’en est allé mais son œuvre demeurera toujours.

RIP l’artiste !

Les grands hommes ne meurent jamais !

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Mamadou Sekk est un passionné de culture et de musique africaine. Il est l'initiateur du Berger Des Arts (Gaynaako Ñeeñal) The Shepherd Of Arts et Festival Blues D'Afrique / Assoc. Le Berger Des Arts est dédié à la collecte, la conservation, la mise en valeur et l'interprétation des musiques du monde, sous-estimées ou en péril, qui ont contribué à la naissance du Blues afin d'éviter leur disparition.

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