« Les bâtiments sont responsables de 49 % de la consommation mondiale en énergie, et de 47 % des émissions de gaz à effet de serre. » révèle une étude relayée par Pike Research. Ce constat doit faire échos dans des pays pauvres comme en Afrique car il place nécessairement au cœur de nos préoccupations environnementales nos modes de construction, mais aussi nos modes de vie et de consommation en général. L’architecte Toshiko Mori qui valorise les matériaux et techniques locaux dans ses constructions, vient de faire la preuve de l’importance d’adapter ses structures à l’environnement. En effet, l’architecte new-yorkaise a conçu une nouvelle école dans l’ouest du Sénégal précisément à Kaolack dans le village de Fass d’un genre nouveau. Un projet avec la Fondation Josef et Anni Albers et Le Korsa.
À Fass, le bâtiment est imposant. Il se fond dans la nature comme s’il avait toujours là. Normal, il a été conçu avec des matériaux locaux. Il est tout ce dont la communauté avait besoin, en parfaite harmonie avec son objectif. Lieu d’apprentissage pour beaucoup, maison pour certains et havre pour tous, le bâtiment est la somme de générations de maîtrise de la construction traditionnelle.
Gain d’énergie, stockage de l’eau de pluie, capable de recevoir jusqu’à 300 élèves âgés de 5 à 10 ans, l’école est aussi une résidence d’artiste et un centre culturel. Un équilibre délicatement poétique entre la lumière et l’obscurité existe à l’intérieur de ces murs.
Dans le magazine A.D spécialisé Décoration, design, art, architecture, Nicholas Fox Weber, fondateur de Le Korsa, organisation à but non lucratif, met l’accent sur la prise en compte d’une vision globale qui a animé sa conceptrice.
« L’un des atouts majeurs de Toshiko pour ce projet est qu’elle appréhende l’architecture comme une vision globale – son impact sur l’humanité – et pas seulement la construction de bâtiments » Nicholas Fox Weber qui travaille et en collaboration directe avec des médecins et enseignants pour améliorer la vie de la population.
C’est une vraie innovation. Le bâtiment est aéré et lumineux. Il garde sa fraicheur en été et en hiver réchauffe ses occupants. Il faut dire que l’Afrique avait toujours construit dans cet esprit par le passé. Il est indispensable de le redécouvrir ces techniques de construction. Au Mali, le Centre Amadou Hampâte BÂ lancé par l’ancienne ministre Aminata D. Traoré a été conçu dans cet esprit avec de la terre et briques d’argile. Les briques d’argile crues sont produites dans des presses à mains et ont une structure intérieure très ferme. On appelle, verdiers les pierres crues de la fabrication de brique. Ceux-ci seront utilisés exclusivement pour les cloisons d’espace intérieur, ils seront insonorisant et hygrorégulateurs. Non adaptés pour des structures porteuses, ils seront, de par leur haute densité, un vrai stock de chaleur. L’énergie solaire ou l’énergie produit par un poil est accumulée la journée est restituée plus tard dans l’espace de vie.
Toshiko Mori en tant que membre du Global Agenda Council du Forum économique mondial sur l’avenir des villes, mène des recherches et des enquêtes sur l’architecture durable, l’amélioration de l’habitabilité des villes et la création de services urbains efficaces. Mori est également membre du conseil d’administration d’Architecture For Humanity, une organisation à but non lucratif dédiée à l’innovation de conception et à la participation communautaire.
La célèbre architecte reçu de nombreux prix et distinctions internationaux, et son travail a été largement exposé et publié. Elle a reçu le premier John Hejduk Award de Cooper Union en 2003. En 2005, elle a reçu l’Academy Award en architecture de l’ Académie américaine des arts et des lettres , ainsi que la médaille d’honneur de l’ American Institute of Architects New York Chapitre. Ses projets ont été exposés dans le «Design Life Now: National Design Triennial 2006» du Cooper-Hewitt National Design Museum et au Guggenheim Museum.
En tout cas, face aux défis climatiques et aux difficultés économiques, les gouvernants ont, avec les matériaux locaux, les nombreux cours d’eau et l’énergie solaire, de quoi affronter ce monde en dégradation avancée. Un retour à la tradition, un retour aux connaissances locales est une urgence. Faudrait-il qu’ils (les politiques) le comprennent. Ce n’est pas gagné. « Agis dans ton lieu, pense avec le monde » disait Edouard Glissant.
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