Business et pouvoirs derrière la guerre en Ukraine: une facette

Marioupol, ville portuaire sur la mer d’Azov, sa vaste aciérie Azovstal, l’une des plus grandes d’Europe. Rachetée en 2006 par Metinvest Holding et son seul actionnaire Rinat Akhmetov, Azovstal fait partie de l’empire industriel du millionnaire, « empereur de Donetsk » (Le Temps) et homme le plus puissant d’Ukraine.

D’origine tatare, de nationalité soviétique jusqu’en 1991 puis ukrainienne, Rinat Akhmetov est qualifié d’ex pro-russe. En 2014, d’abord soupçonné d’avoir financé les séparatistes pro-russes (Le Temps), Akhmetov appelle ensuite les Ukrainiens à résister contre eux. L’espace entre le marteau et l’enclume s’amenuise.

Dès lors selon un analyste politique, « Akhmetov reprend une position centrale dans le conflit » et pourrait avoir trouvé « un compromis avec le Kremlin et Kiev » (Le Temps), pour tenter de garder le contrôle de son empire industriel.

L’usine métallurgique d’Azovstal, fondée en 1933, véritable ville dans la ville, emploie environ 100 000 personnes. Equipé de plusieurs niveaux sous terre avec des kilomètres de galeries souterraines.

Selon Zelensky, en plus de nombreux combattants, plus de mille civils, y compris des blessés, auraient trouvé refuge depuis plusieurs jours dans les vastes sous-sol de l’usine, assaillie par l’armée russe.

Malgré des sympathies pro-russes, certains oligarques ukrainiens, soucieux de préserver leurs précarrés industriels, ont concédé leur soutien à « Kiev » bon gré malgré.

Mais rien n’est dit, et la « déoligarchisation » de Zelensky par le biais du Parlement ukrainien continue. Akhmetov notamment, qui possède bon nombre de biens industriels en Russie également, est visé à fin 2021 par un texte de loi spécifique qui « prévoyait initialement d’augmenter les taxes sur l’extraction du fer et de tripler la taxe carbone, a finalement été revue à la baisse. » (La Croix)

L’ invasion de l’Ukraine par la Russie n’est de loin pas une histoire simple et passe par des eaux troubles où nagent magnats industriels et bancaires dans les deux camps.

En effet, une mystérieuse épidémie de suicides décime les millionnaires russes ainsi que certains membres de leurs familles depuis le début de la guerre en Ukraine jusque ces derniers jours. (bfmtv)

Les rôles et objectifs des uns et des autres, entre marionnettes et politique de l’ombre, se déroulent savamment, dignes du meilleur 007. Le monde en saura davantage avec le temps.

C’est bien pour cela qu’il faut « sauver le soldat Assange ». Ce dernier semble être de ceux qui exposent à quel point les populations civiles sont superflues, dans un monde de business et d’intérêts où les sainte-nitouches n’existent pas.

À ce dernier propos, de sa peau d’humoriste, de producteur, acteur, scénariste et réalisateur comique, Volodymyr Zelensky est ensuite entré dans ses chaussures de président. Déjà un peu célèbre, il l’est devenu davantage en tant que « jeune premier » dans le film de la procédure de destitution contre Donald Trump.

Transcription de conversation téléphonique oblige, Trump avait demandé en juillet 2019 à Zelensky au téléphone d’enquêter sur les Biden. Pour compléter, « quelques jours avant l’appel entre MM. Trump et Zelensky, le président américain a gelé une aide de près de 400 millions de dollars, destinée à Kiev » (TV5Monde). Un plombier va-t-il demander un tuyau à un astronaute?

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D’origine britannique, Rebecca Tickle est d’abord une passionnée de l’histoire et du destin de l’Afrique. Elle baigne dans l’esprit du continent dès sa petite enfance à travers son père journaliste, qui sillonne l'Afrique dans le contexte de la Guerre froide. A l'issue d'une carrière d'infirmière diplômée bien remplie et l’achèvement d’une licence en sciences sociale et politiques, Rebecca Tickle travaille dans le domaine de la résolution de conflit et de la gestion de projet de médiation humanitaire. Elle s’engage ensuite comme chargée de communication puis comme secrétaire générale dès 2009 à la Fondation Moumié basée à Genève, structure œuvrant pour la réhabilitation de la mémoire coloniale tardive et postcoloniale de la résistance nationaliste au Cameroun et au-delà. Elle s'intéresse particulièrement aux maux qui rongent l'Afrique centrale et alimente sa réflexion à travers les dénominateurs communs caractérisant le continent. Portant une attention particulière aux rapports de pouvoir et d'influence depuis les indépendances, à travers entre autre la société civile et les médias, Rebecca Tickle se plonge dès qu’elle en a l’occasion dans cet univers qui lui tient tant à coeur, à travers la littérature, le cinéma africain et la condition humaine sur le continent. Une curiosité insatiable et une veille assidue des actualités depuis près de trois décennies, complétées par un Master en études africaines terminé en 2024 à l’Université de Genève, lui permettent de faire des analyses fortes et de participer sous diverses formes aux débats autour des questions brûlantes qui animent l'Afrique. Rebecca Tickle collabore avec la rédaction de Kirinapost depuis son lancement en 2016.

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