Mory Kanté la légende africaine que l’on surnommait « Mr Top 50 » signe avec Kouma un chef-d’oeuvre. Kouma met en valeur la belle voix de Mory. Une voix mise à nu, ici, dans un écrin de cordes et de voix. Une formule acoustique très réduite, juste une Kora et des voix pleines d’expressivité. La voix du « griot électrique » est soutenue par des chœurs magnifiquement assurés par la charmante et lumineuse Djanka Diabaté, sa choriste attitrée.
Kouma, la parole
Si parler est un besoin, force est de reconnaître que c’est aussi tout un art. Savoir parler est bien mais bien parler est encore mieux. Il faut savoir séduire par la parole. Savoir s’exprimer de manière claire et convaincante sans blesser autrui est une qualité humaine essentielle. Les griots d’Afrique le savent si bien qu’ils disent que « la parole est une des armes les plus puissantes au monde. »
« La parole écorche et coupe. Elle modèle, déforme et module. Elle irrite, amplifie, apaise, rehausse et abaisse. Elle perturbe, guérit, rend malade. Et selon sa charge parfois tue net. Une fois émise on ne peut plus la rattraper. Elle déclenche ou termine tout » disait Amadou Hampâté Bâ
Rappel
Mory Kanté, le griot électrique, fut l’une des voix les plus emblématiques de l’Afrique. Avec Salif Keita, il fait partie des artistes qui ont complètement révolutionné la musique mandingue moderne. Mory Kanté fut l’un des premiers artistes mandingues à produire des mélanges musicaux encore inédits en associant aux airs traditionnels, un habillage funk, pop ou rock. Ce chanteur doublé d’un redoutable joueur de Kora fut le premier à avoir électrifié son instrument légendaire. Il fait partie du cercle très restreint des artistes africains qui ont eu un succès fulgurant en produisant des tubes planétaires. Dans les années 80 et 90, Mory a été l’artiste africain le plus vendu. Son tube planétaire, « Yéké Yéké » est encore dans toutes les mémoires. Yéké Yéké est le premier tube d’un artiste africain et peut-être le seul à être repris dans plusieurs langues (anglais, espagnol, chinois, hébreu, arabe…). Ce single s’est vendu à plus de 6 millions d’exemplaires et place Mory Kanté aux sommets des hits parades de nombreux pays du monde. Yéké Yéké a atteint en 1988 la première place du classement pan-européen établi par le célèbre hebdomadaire professionnel américain Billboard. Enfin Mory Kanté est le seul artiste africain qui a reçu, en 1988, la récompense, Victoire de la musique du meilleur album francophone.
Ses Albums « 10 Colas Nuts », « Akwaba Beach » et « Touma » sont très soignés, aboutis et d’une sublime réussite pour ne pas dire des chefs-d’oeuvre. Mory Kanté c’est 16 disques d’or dans 16 pays différents. Ce n’est pas un hasard si on l’a appelé Monsieur Top 50. Y a-t-il un artiste africain qui a fait mieux que « le griot électrique » ? À ce que je sache, y’en a pas !
Vidéo (audio): Le chef-d’œuvre « Kouma » de Mory Kanté. Un extrait de l’album « 10 Cola Nuts » sorti en 1986. Cet album est mon préféré de Mory Kanté.
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