Après plus de 30 ans de prison au Cameroun, Sakine Zakaria rentre au Tchad

Détenu pendant 35 ans sans avoir été jugé au Cameroun, Sakine Zakaria Adjideï est rentré au Tchad…sous perfusion.

L’ancien éleveur de bœufs Sakine Zakaria avait été arrêté en 1987 avec quatre compagnons alors qu’ils revenaient du marché côté Cameroun ayant vendu leurs bêtes.

Accusés d’être des coupeurs de routes, alibi introductif du coup fourré, délit-bateau sur cette route très fréquentée par les vendeurs de bœufs tchadiens, on peut s’imaginer que les policiers camerounais ne se trouvaient pas là par hasard. Et peut-être même qu’ils n’en n’étaient ni au premier ni au dernier de leurs coups du même style.

Outre la « confiscation naturelle » du produit de la vente des plusieurs têtes de bétail, devenu vulgaire butin pour les racketteurs en uniforme, c’est toute une vie qui a été confisquée.

La directrice des Tchadiens de l’étranger et de l’immigration, Aldongar Valencia a indiqué que l’ancien détenu sera pris en charge dans les structures de santé dés son arrivée.

 “C’est un sentiment de satisfaction parce que notre compatriote a souffert il y a longtemps. Les dispositions sont prises pour qu’il soit pris en charge dans un hôpital”, a-t-elle dit.

De ses quatre compagnons, deux avaient réussi à s’évader, et les deux autres sont morts en détention.

L’extorsion méthodique, l’arbitraire et l’indifférence absolue quant au devenir de l’être humain, trois des principales tares du système camerounais. La ventrocratie au détriment de son prochain, sans une once de scrupule. En 1987, Sakine Zakaria Adjideï avait 25 ans et avait la vie devant lui

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D’origine britannique, Rebecca Tickle est d’abord une passionnée de l’histoire et du destin de l’Afrique. Elle baigne dans l’esprit du continent dès sa petite enfance à travers son père journaliste, qui sillonne le continent africain durant les années de la Guerre froide. Après une carrière d'infirmière diplômée bien remplie et l’achèvement d’une licence en sciences sociale et politiques reconnue par l’Université de Lausanne, Rebecca Tickle a travaillé dans le domaine de la résolution de conflit, de la gestion de projet de médiation humanitaire et de la communication. Elle s’engage comme chargée de communication puis comme secrétaire générale dès 2009 à la Fondation Moumié basée à Genève, organisation œuvrant pour la réhabilitation de la mémoire coloniale et postcoloniale des héros nationalistes camerounais. S'intéressant également à l’histoire mouvementée de la République Centrafricaine depuis 1960, ainsi que globalement à l’Afrique centrale, elle se penche sur les dénominateurs communs qui caractérisent le continent africain. Portant une attention particulière au renforcement des capacités de la société civile et aux rapports de pouvoir dans les médias face aux actualités du macrocosme africain, Rebecca Tickle se plonge volontiers dès qu’elle en a l’occasion dans cet univers qui lui tient tant à coeur, à travers la littérature, les cinémas d’Afrique et ses voyages. Un Master d’études africaines en cours de finalisation à l’Université de Genève, sa curiosité insatiable et sa veille attentive des nouvelles de l’Afrique dans le monde, lui permet de faire des analyses fortes et de participer à bon nombre d’activités et de débats dans les différentes perspectives de ses domaines d’intérêt. Rebecca Tickle collabore avec la rédaction de Kirinapost depuis son lancement en 2016.

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