Algérie: vingt-cinquième semaine de mobilisation

Pour la vingt-cinquième semaine consécutive, les algériens sont sortis vendredi dans la rue pour réclamer le changement. Avec une mobilisation qui ne baisse pas, ils continuent d’appeler à la désobéissance civile. Un peuple déterminé.

La démission de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika, le 2 avril dernier, après vingt ans au pouvoir, n’a pas suffit au peuple algérien, qui se mobilise tous les vendredis depuis le 19 février 2019 afin d’exiger la fin du système politique qui dirige le pays depuis trop longtemps.

 « La désobéissance civile est en route », « Soit nous, soit vous, on n’arrêtera pas », « Etat civil pas militaire », « à la poubelle » ont scandé encore les manifestants.

Karim Younes, le coordonnateur de l’Instance nationale de dialogue et de médiation, formée par le président par intérim Abdelkader Bensalah afin d’amener le pays vers des élections, en a pris également pour son grade. Les manifestants ont fait savoir que le peuple rejetait l’instance.

« On ne peut pas organiser des élections avec les fraudeurs qui ont permis à Bouteflika de rester vingt ans au pouvoir. Le pouvoir va finir par nous écouter et répondre à nos revendications, qui sont très simples : le départ des figures du système de Bouteflika » lance un manifestant interrogé par l’AFP et repris par le journal Le Monde.

Pour ne pas calmer les choses, l’armée a refusé de suivre les mesures d’apaisements que préconisait l’Instance nationale de dialogue et de médiation à savoir la libération des manifestations. Pour l’armée, il n’y aura de conditions imposées pour aller aux élections. Cela risque de conduire encore à l’impasse.

Du coté des manifs, plusieurs processions ont déferlé du haut de la rue Didouche, de la Place du 1e Mai, de la rue Hassiba, du boulevard Amirouche jusqu’à la Grande-Poste relate le huffpostmaghreb. Toutefois, aucun manifestant n’a été arrêté, malgré un dispositif sécuritaire identique à celui installé les précédentes semaines. À l’intérieur du pays, des manifestations ont eu lieu notamment dans les rues de Constantine et  d’Annaba.

En attendant, la période d’intérim prévue par la Constitution a expiré depuis juillet mais Abdelkader Bensalah est toujours en poste. La rue veut des élections mais sans la main du gouvernement et des hommes du sytème des généraux.

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