Le football, tel que nous le connaissons, est né vers la fin du XIXème siècle en Angleterre quand la Football Association, toute première instance dirigeante de ce sport fut créée le 26 octobre 1863 pour jouer avec un ballon qu’il était interdit de jouer avec ses mains, pas plus que l’adversaire. Source: multicollection
Le jeu de balle pratiqué par les peuplades primitives puis par nos ancêtres du Moyen-Age est un rite magique destiné à provoquer la fertilité de l’homme , ou de la terre. Dans beaucoup de cas, on retrouve un disque ou un objet globulaire symbolisant le soleil, source de la vie et générateur de récoltes. Des disques sont pendus dans les arbres ou des pierres rondes enterrées dans les champs pour attirer le soleil. Des balles d’or et d’argent, représentant le soleil et la lune, sont portés autour des villages irlandais, le jour du 1er mai.
En Oklahoma, les Indiens jouent un jeu de football pour célébrer la moisson et, depuis que la balle symbolise un soleil, ils jouent d’Est en Ouest. En Bretagne, l’objet du jeu est parfois de l’enterrer ou de la placer trois fois de suite dans un trou creusé dans le sol. On peut aussi se demander, en passant, si le golf n’est pas la survivance d’un rite de fertilité.
Quand le but du jeu est de se saisir de la balle et de l’emporter, la signification en est que le soleil a été capturé et que rapporté à la maison, il apportera la fertilité des champs. L’immersion et l’enterrement de la balle, tels qu’ils étaient pratiqués en Ecosse, dans le Nord de l’Angleterre et en France, peuvent laisser penser que l’association du soleil et de l’eau était faite pour obtenir la fertilité idéale, comme dans les rites primitifs.
La superstition était évidemment abondante et variée au Moyen-Age. Il était courant de dire qu’un jeune homme inapte au football le mardi gras serait également inefficace à la moisson et, en Normandie, que l’équipe victorieuse ce jour-là, serait celle qui aurait la meilleure récolte de pomme à cidre. Dans le Devon, après avoir planté les pommes de terre, on poussait la balle au pied tout autour du champ afin d’assurer la fertilité et appeler le soleil. Toujours le mardi gras, il n’était pas rare d’opposer les hommes mariés aux célibataires et une comédie anglaise du seizième siècle le rappelle savoureusement.
Mais il y avait également les fameux matches féminins, opposant là aussi les femmes mariés aux célibataires. Cela ce passait à Inveresk, à la fin du XVIIIème siècle, et les écrits de l’époque affirme que les femmes mariées gagnaient toujours. La coutume voulait que la balle du jeu soit fournie par un couple nouvellement marié, ou par le dernier homme marié (Corfe, 1553). A chester, en 1539, chaque homme marié depuis moins d’un an devait fournir à la collectivité une balle en soie.
A Vieux-Pont, en Normandie, le coup d’envoi était donné par le dernier homme marié. Et à la Lau-de-Patrie, c’étaient les jeunes épouses qui, d’un fameux coup de botte, devaient expédier la balle par-dessus le clocher du village. On ne commençait à jouer que lorsque la chose était réussie. Preuves que le football était un rite de fertilité, malgré la notion du jeu qui devenait de plus en plus grande. Mais était-ce un rite de fertilité quand les chanoines d’Auxerre affrontaient les choristes et les membres de la congrégation à l’intérieur même de la cathédrale, après les vêpres du dimanche de Pâques ?
La tradition durera jusqu’au seizième siècle avant que la maison du Seigneur ne retentisse de cris impies. Les chanoines étaient de fameux joueurs. Chaque nouveau, après son ordination, devait offrir une balle. L’orgueil aidant, celle-ci devint de plus en plus grosse jusqu’au jour ou il fallut promulguer « l’ordinatio de pila facienda », afin de limiter une fois pour toutes la dimension de la balle. C’était la loi II de l’International Board.
Photo Une: Stade Baba Yara de Kumassi (Ghana) . Baba Yara est un international ghanéen né en 1936. Légende du football, il est considéré par feu Mawade Wade comme étant le plus plus grand joueur africain de tous les temps. Star de Asante Kotoko de Kumassi club dans lequel il signe en 1955, Baba Yara est surnommé le « roi des ailiers ». En 1963, il conduit le Ghana à la victoire en coupe d’Afrique des Nations. Sa popularité est énorme dans le continent, malheureusement à 26 ans, il est blessé à la colonne vertébrale dans une collision automobile à Kpeve dans la région de la Volta alors qu’il retournait à Accra avec son club. Ils revenaient d’un match qu’ils avaient d’ailleurs gagné. Evacué en Grande Bretagne, les rapports médicaux prédisent un possible retour au football dans 5 mois. Il ne reviendra pas et rentrera au Ghana en chaise roulante. En 1969, Baba Yara, âgé de 32 ans meurt à Accra.
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