Aysatu Ndey Ayda Jòob, Commissaire de « J’ai dû tout quitter » (CICR)

La médiatrice culturelle Aissatou Diop a été choisie par le Comité International de la Croix Rouge (CICR) pour être la commissaire de l’exposition « J’ai dû tout quitter », une campagne sur la question des déplacés internes avec les artistes Ben Betsalel, artiste-peintre résidant à Dakar, Eric photographe et Birom Seck producteur audiovisuel.

Aysatu Ndey Ayda Jòob, Commissaire de « J’ai dû tout quitter » (CICR), Information Afrique Kirinapost

Affiche de l’événement

Du 22 Octobre au 23 Novembre 2019 prochain, se tiendra à Dakar une exposition dédiée à l’éducation et à la sensibilisation du public sur la grande problématique que constitue les déplacés internes. Pour conduire l’évènement, le CICR s’est tourné vers la dynamique Aissatou Diop plus connues sous le nom d’Aysatu Ndey Ayda Jòob. Ancienne étudiante de l’UFR Civilisations, Religions, Arts et Communication (CRAC) de l’Université Gaston Berger et diplômée en gestion du patrimoine et des institutions culturelles, est une femme d’expérience malgré son jeune âge. À l’annonce de la nouvelle, Aysatu s’est dit honorée d’avoir été désignée commissaire de l’exposition.

« C’est un immense honneur que me fait le CICR. Je mesure l’importance du défi et j’ai hâte de le relever » a-t-elle réagi.

Aysatu Ndey Ayda Jòob est actuellement considérée comme l’une des plus jeunes actrices culturelles du Sénégal. Depuis 2014, Aysatu collabore à la mise en place de différents projets d’exposition et d’animation culturelle entre Dakar et Saint-Louis (Entre’vues, Centre de Recherche et de Documentation du Sénégal, Musée de la Femme Henriette Bathily, Centre Culturel Blaise Senghor).

Par ailleurs, elle a suivi le programme de commissariat d’exposition – RAW Académie pour ensuite devenir la Communication Manager de RAW Material Company. Elle a programmé par la suite plusieurs expositions sous son commissariat. Actuellement gérante du Centre Yennenga, l’incubateur qu’elle a cofondé avec le réalisateur Alain Gomis, elle semble réunir toutes les qualités pour mener à bon port cette exposition qui souhaite, entre autres, sensibiliser les influenceurs et l’opinion publique en générale.

Un projet pour lequel, l’artiste peintre, Ben Betsalel, le photographe Éric et le vidéaste Birom Seck sont partis sur le terrain, en République Centrafricaine et au Tchad, notamment pour collecter des témoignages de personnes déplacées.

« J’ai dû tout quitter » est une grosse fenêtre ouverte sur le monde des déplacés. Éric, Ben et Birom les trois artistes, entre toile, photographie et vidéo, ont recueilli des témoignages poignants plongeant le visiteur et spectateur dans l’univers bouleversant des déplacés.

Dix ans après la convention de Kampala, premier instrument juridiquement contraignant pour la protection et l’assistance des Personnes Déplacées Internes (PDI) en Afrique et qui confère aux Gouvernements la responsabilité de protéger, d’apporter assistance et de faciliter la réalisation de solutions durables, l’exposition « J’ai dû tout quitter » vient à son heure pour rappeler aux États la nécessité de la ratifier. C’est la plaidoirie de la prochaine commissaire.

« Par le biais de l’exposition « J’ai tout quitté », le CICR utilise l’art comme médium pour lancer un appel à l’action, destiné principalement aux États et aux groupes impliqués dans les conflits armés : il leur appartient de prévenir les déplacements, de respecter le droit international humanitaire et, si besoin en était, de porter assistance et d’assurer l’intégrité physique des personnes déplacées » informe la commissaire dans la note conceptuelle de l’évènement.

Enfin, l’exposition va mettre en évidence le fait que la majorité des personnes déplacées en Afrique, ne partent pas de leur plein gré comme le rappelle Aysatu. Elles fuient des conflits et des crises, vivent des déchirements et des drames. Sous ce rapport, il s’agit d’amener les prochains visiteurs à s’interroger sur le regard parfois simpliste que nous posons sur cette question complexe.

 

C.P: Pamphile Oudiane

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