Le prix de la vérité

La guerre de Gaza a coûté jusqu’aujourdhui la vie de 210 journalistes depuis 2023, devenant ainsi le conflit le plus meurtrier pour les professionnels du traitement de l’information au 21ème siècle.

Le prix de la vérité, Information Afrique Kirinapost

Prière mortuaire d’un journaliste tué à Gaza ©RSF

Les attaques ciblées contre les journalistes, partout dans le monde, sont l’expression d’une lâcheté particulièrement exacerbée par l’impunité.

En tant que crimes contre l’Humanité, ces assassinats violent non seulement les droits fondamentaux du droit du Citoyen du monde à l’information, mais corollairement le droit fondamental aux capacités de chaque citoyen de développer une analyse consciente, indépendante et souveraine de son environnement et de l’écosystème tant local que mondial dans lequel il vit.

Les assassinats méthodiques de journalistes au Proche-Orient, particulièrement dans le contexte de la cause palestinienne jusqu’aujourdhui, dévoilent la face cachée de la tentaculaire propagande en faveur d’un brutalisme décomplexé, adoubé par les puissants d’un Monde autoproclamé Libre, tant explicitement qu’implicitement.

L’Histoire prend note et nous jugera tôt ou tard pour nos complicités hétéroclites, de près ou de loin, d’un génocide auquel le monde entier assiste aujourd’hui EN LIVE.

Oublier les journalistes morts pour la vérité, c’est tuer deux fois la liberté , quelle qu’elle soit. Leur sacrifice est tout sauf une tragédie isolée. Leur perte est une alerte permanente contre la censure, l’indifférence et la manipulation. Notre devoir de mémoire, est de poursuivre leur combat – sans compromission – dans une expression solennelle en tout temps, avec gravité, respect et engagement.

En effet, ces témoins que l’on tue pour qu’ils ne puissent plus parler, ne sont pas des victimes anonymes du tumulte du monde. Ayant affronté leur peur au ventre pour écrire ce que d’autres veulent taire, ils marquent de leur sang leur rôle de sentinelles silencieuses de la vérité.

Par conséquent leur mémoire nous oblige à défendre inlassablement l’information libre, à questionner le pouvoir de la violence et par-dessus tout à refuser l’oubli.

Le devoir de mémoire c’est de garder vivant le courage sans bornes de ces femmes et ces hommes, ainsi que leur sacrifice. Car dans toutes les langues du monde, la vérité coûte cher. S’en rappeler à tout moment, c’est refuser de se taire à notre tour dans la préservation d’un droit faisant partie intégrante du Bien commun.

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D’origine britannique, Rebecca Tickle est d’abord une passionnée de l’histoire et du destin de l’Afrique. Elle baigne dans l’esprit du continent dès sa petite enfance à travers son père journaliste, qui sillonne l'Afrique dans le contexte de la Guerre froide. A l'issue d'une carrière d'infirmière diplômée bien remplie et l’achèvement d’une licence en sciences sociale et politiques, Rebecca Tickle travaille dans le domaine de la résolution de conflit et de la gestion de projet de médiation humanitaire. Elle s’engage ensuite comme chargée de communication puis comme secrétaire générale dès 2009 à la Fondation Moumié basée à Genève, structure œuvrant pour la réhabilitation de la mémoire coloniale tardive et postcoloniale de la résistance nationaliste au Cameroun et au-delà. Elle s'intéresse particulièrement aux maux qui rongent l'Afrique centrale et alimente sa réflexion à travers les dénominateurs communs caractérisant le continent. Portant une attention particulière aux rapports de pouvoir et d'influence depuis les indépendances, à travers entre autre la société civile et les médias, Rebecca Tickle se plonge dès qu’elle en a l’occasion dans cet univers qui lui tient tant à coeur, à travers la littérature, le cinéma africain et la condition humaine sur le continent. Une curiosité insatiable et une veille assidue des actualités depuis près de trois décennies, complétées par un Master en études africaines terminé en 2024 à l’Université de Genève, lui permettent de faire des analyses fortes et de participer sous diverses formes aux débats autour des questions brûlantes qui animent l'Afrique. Rebecca Tickle collabore avec la rédaction de Kirinapost depuis son lancement en 2016.

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