Le pouvoir transforme. Subtilement. Lentement. Mais profondément. Il altère la perception de soi, brouille les rapports aux autres et déforme parfois les convictions les plus sincères.
Des études sérieuses l’ont démontré : plus une personne accède au pouvoir, plus elle tend à surestimer ses compétences et à ignorer les signaux contraires à sa propre vision. Ce phénomène, invisible pour celui qui en est victime, se traduit souvent par une posture perçue comme arrogante ou condescendante, alors même que l’intéressé se croit simplement sûr de lui.
Aujourd’hui, ce constat me pousse à écrire ces lignes, en tant que militant, en tant que citoyen, mais surtout en tant qu’inconditionnel du Président Ousmane Sonko. De lui seul. Car s’il y a bien une constance dans ce tumulte politique, c’est la sienne. Son engagement ne s’est jamais démenti. Son écoute du peuple, son sens du sacrifice, sa fidélité à ses principes restent, à mes yeux, exemplaires. Mais un homme, aussi fort soit-il, ne gouverne pas seul. Et c’est bien là que réside le danger.
Certains de ceux qui l’entourent aujourd’hui, des personnes qui, il n’y a pas si longtemps encore, sollicitaient de l’aide à des heures indues pour organiser, mobiliser, convaincre, semblent aujourd’hui confortablement installés dans leurs fauteuils, sûrs d’eux, déconnectés du peuple. Ils donnent à voir une posture hautaine, une suffisance dangereuse, une fermeture inquiétante. Ils pensent que leur position est acquise, que les voix de ceux qui les ont portés n’ont plus d’importance. Ce mépris, s’il devient systémique, est un poison lent pour le projet que nous avons porté, avec tant de ferveur.
Soyons clairs : ce constat ne vise pas tout le monde. Car dans cette équipe gouvernementale, certains ministres et collaborateurs restent fidèles à l’esprit du projet, à l’idéal de rupture, de transparence, de service public que prône le Président. Ceux-là méritent le respect, et même le soutien renforcé du peuple. Mais d’autres, hélas, ternissent l’image d’un combat dont ils ne sont devenus que les bénéficiaires. Le mérite revient exclusivement à Sonko. De ce qu’ils ont, si tu y enlèves sonko, tu tomberas sur Ln de 1.
En publiant ce texte, je prends un risque. Un risque politique, personnel, peut-être même relationnel. Je suis conscient que dans les cercles de pouvoir, la franchise est souvent perçue comme une menace. Ces lignes peuvent être vues comme un acte suicidaire dans un schéma politique où tout se monnaie, s’échange, se calcule. Mais j’en assume l’entière responsabilité.
Parce qu’il est de mon devoir, en tant que militant, de protéger ce projet, de préserver la vision de Sonko face à toute entreprise destructrice, même et surtout quand elle vient de l’intérieur. Mon attachement n’est pas un chèque en blanc. Il est exigeant, comme doit l’être le peuple.
Et si un jour je devais payer pour avoir dit tout haut ce que beaucoup murmurent tout bas, alors soit. Je préfère être fidèle à mes convictions que complice d’un glissement qui trahirait l’espérance de tout un peuple.
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