Lorsque demain, vous saurez qu’il y aura encore des milliers d’innocents dans les geôles de l’arbitraire ou qui tombent sous les balles aveugles de la dictature haut-perchée du cartel libéral, ce jour-là ne sera pas un jour de gloire pour l’humanité. La couardise, c’est de se taire et de regarder faire face à la traîtrise de nos gouvernants.
Le traître viole une relation qui s’était sacralisé : il abandonne le sacré pour retomber dans le profane. Mais toujours, elle révèle les hommes pour ce qu’ils sont vraiment et permet de révéler un pan du secret de chacun.
L’effet de surprise augmente la trahison et lui donne toute son ampleur : elle arrive quand on ne l’attend pas. Je dirai que le moment de trahison est comme dans un bal masqué au moment où les masques tombent tout d’un coup. C’est par exemple l’instant qu’ont choisi les comploteurs libéraux pour passer à l’action. Elle est vécue par les populations de manière très violente et avec beaucoup d’amertume.
Notre inertie fait penser au fond, que nous sommes victimes du syndrome de Stockholm. Quoi ? Pas du tout ! Les sénégalais aiment la démocratie, c’est parce qu’ils n’ont pas le choix qu’ils subissent la dictature. Cette assertion est discutable à plus d’un niveau…
Le 05 février 2024, jour sombre qui restera marqué à l’encre de l’iniquité dans les annales de la politique des bas-fonds, 120 de nos parlementaires à qui nous avons délégué solennellement notre voix (sauf une quarantaine, une ultra minorité) choisissent une dictature. Votent pour une dictature.
Ils avaient le choix entre résister et peut-être se faire exécuter, ils préfèrent acter un coup de force anticonstitutionnel, signant la mort de la démocratie et sauver leurs grosses fesses de parlementaires.
La démocratie est sous nos cieux devenue une aberration politique, une anormalité, un état non naturel ne nécessitant point une intelligence supérieure, un courage, un altruisme, une compassion, un désintéressement…
Est-il besoin de réaffirmer que toutes les démocraties dignes de ce nom présentent certaines caractéristiques communes, notamment des élections périodiques compétitives qui se tiennent librement, avec des résultats précis obtenus dans la transparence, un nombre significatif de partis politiques, des organes de presse indépendants, des organisations de la société civile qui offrent aux citoyens—y compris aux minorités—une vaste gamme d’opportunités de se regrouper afin de faire entendre leurs voix, ainsi qu’un système juridique qui garantit que personne—en particulier aucun fonctionnaire du gouvernement—n’est au-dessus des lois.
Donc, globalement, nos mandants aiment le pied au cul. Le Sénégal, vitrine démocratique de l’Afrique est une aberration historique, que l’on ne peut que contempler avec ravissement et stupeur, comme la perspective du Louvre depuis le Pont-Neuf.
La faible réaction internationale face à la manipulation de la démocratie est en partie fondée sur la crainte qu’un autocrate puisse être remplacé par quelqu’un qui n’arrange pas les intérêts prédateurs de leur politique impérialiste, justifiant ainsi le blanc-seing accordé à cette forfaiture.
Pendant que le Prince à la posture si peu altière nous étouffe avec le rouleau compresseur de sa dictature massive, et lamine tous nos ressorts démocratiques, ces mêmes libéraux ont réussi cette chose extraordinaire de s’unir entre ennemis, après des batailles sanglantes pour porter le coup fatal au pays et comme des coqs de basse-cour, ils en sont très fiers. « Félons du monde entier, Unissez-vous ! » semble être leur leitmotiv.
A quelques exceptions près, voila un joli tableau d’intrigants coutumiers des coteries du Chef et assidus aux messes basses de ceux qui monopolisent le pouvoir et qui se croient assez malin pour rouler tout le monde dans le cambouis.
Au festin de chacals, les laisserons-nous faire de nous, pauvres citoyens, orphelins de nos représentants les dindons de la farce?
Voilà pourquoi, notre barque, le Sénégal demeure plus que jamais une zone à défendre. Nous ne pouvons plus rester au balcon et regarder stoïquement notre vivre-ensemble et nos acquis démocratiques se déliter inexorablement… pour des sinécures de particuliers très peu poreux au principe du bien commun et de l’intérêt général.
Comme on le dit en walaf, « baadoolo du jub gaccé te àguca ». Le prince a osé l’indéfendable. Audace démesurée ou pulsion suicidaire, un vrai cas d’école pour les chercheurs en sciences politiques…
Toujours est- il que la neutralité n’est plus de mise quand la violation du droit constitutionnel et des libertés individuelles, qui loin d’être aveugles, profitent au contraire de nos irresponsabilités…
Pour faire face à cette dictature d’institution, ne nous faudra-t-il pas quelque courage révolutionnaire ?
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