Il n’y a rien de plus détestable que les victimes expiatoires. Elles soulagent nos consciences mais ne règlent en rien le fond des problèmes. Ces mêmes politiciens, hier ivres de pouvoir et avides de notoriété, fleurant les audiences en pointe, conspuent désormais un processus électoral abrutissant, s’offusquent de la dérive constitutionnelle à laquelle ils ont pourtant contribué sans aucune limite.
Jamais le Conseil constitutionnel n’aura été plus critiqué qu’en matière de droit d’amendement. S’il le fut parfois autant, Il ne le fut, semble-t-il, jamais davantage. Coupable au choix d’« errements », de « manque d’audace », de devoir de gratitude ou, au contraire, de trop grande témérité, il est simultanément accusé d’intempérance, de partialité et de déloyauté par rapport aux aspirations du peuple qu’il est censé servir et comble de l’ignominie, de faussaire.
L’indignation née de ces affaires de doublons et autres électeurs inconnus du fichier dans cette loterie de parrainage est un trompe-l’œil.
Nos politiques n’ont nullement l’intention de stopper leurs clowneries dans leur manière de faire la politique où les numéros de cirque prennent le pas sur les débats y afférents.
Bien entendu, les journalistes et les politiciens en parlent de ces élections. Mais à qui parlent-ils? Se parleraient-ils entre eux? Et que communiquent-ils vraiment? On dirait qu’une partie grandissante de la population, désabusée, se détourne désormais de la politique. Ou plutôt de l’image de la politique. L’arroseur serait-il à ce point arrosé?
Toutes ces anciennes pontes de la république ont pour vertu de cacher leur inaptitude à tenir une ligne cohérente autant que leurs carences. Raison de plus pour continuer sur cette voie. Raison de plus particulièrement pour engager quelques remises en question aussi. Mimi va peut-être mettre à profit sa (dé)cadence pour y contribuer..
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