Alain Foka a invité les journalistes africains et ceux de l’Alliance des États du Sahel (AES) à s’abreuver de valeurs africaines et à devenir des champions de la vérité. L’ancien journaliste de RFI qui veut que ses collègues deviennent des défenseurs du peuple et du continent, s’exprimait à la tribune des Universités Africaines de la Communication de Ouagadougou (UACO) jeudi 7 décembre 2023 à l’Université Joseph Ki-Zerbo.
Dans un discours stimulant à la 13ème édition des UACO, Alain Foka Foka a exhorté les journalistes à adopter les valeurs et l’intellectualisme africains. Pour sa part, il a déclaré cesser d’être un simple suiveur et s’engage plus que jamais pour la cause du continent.
» Ne répétons pas de façon mécanique ce que les autres nous ont dit de faire. Nous ne sommes pas eux, ils ne sont pas nous. Nous avons notre histoire et ils ont la leur. Créons la nôtre. Soyons des journalistes Africains avec nos manières de faire et nos règles qui répondent, qui ressemblent à notre environnement et d’arrêter d’être juste des diplômés de journalisme mais des intellectuels au service de leur peuple » a soutenu le journaliste invité d’honneur de la 13ème édition des UACO qui a pour thème « Liberté de la presse et droit d’accès à l’information en contexte de crise sécuritaire et humanitaire »
Il a par ailleurs souligné le rôle important du journalisme dans les nations africaines, affirmant que « quand on veut assassiner un président africain, on utilise le presse. »
Pour le journaliste, il n’existe pas de médias neutres. Les organes qui prétendent cela, sont souvent au service des dirigeants et tentent de flouer le peuple.
« Il n’existe pas de médias neutres. Face à des terroristes, on ne peut jouer la neutralité. Les journalistes des pays de l’AES doivent être engagés. Le journaliste doit servir le peuple, et non le dirigeant ou celui qui paie. appuyer pour engager le dialogue » a t-il martelé.
Faisant des parallèles avec les conséquences des attentats du 11 septembre, Foka a rappelé le refus des médias américains d’exposer les corps découverts dans les décombres, invoquant un sentiment de patriotisme. Il a noté comment la presse s’est rapidement alignée sur la position du président George W. Bush, illustrant l’impact de la dynamique politique sur les récits médiatiques.
Abordant les conflits, Foka a affirmé : « vous ne pouvez pas être dans un pays en guerre et prétendre ne pas y être engagé. Vous avez un ennemi commun. Vous devez établir un partenariat sur cette crise. »
Dans un commentaire saisissant sur la couverture médiatique, Foka a déploré l’éclipse d’événements importants comme la libération de Kidal par les forces maliennes. Il a critiqué les médias africains pour avoir donné la priorité aux informations sur Gaza et Israël, suggérant que les influences extérieures dictent leurs agendas.
Dans son adresse, Foka aux journalistes a rappelé qu’il a quitté RFI, pour être un journaliste libre. » Je ne serai plus le mouton de personne » a-t-il dit ! Le journaliste a plaidé pour un journalisme profondément enraciné dans les valeurs du continent. Un journalisme résolument tourné vers la poursuite des objectifs de justice, de transparence et de développement.
Merci beaucoup pour l’éclairage.Des journalistes en Afrique aujourdhui sont des chercheur d’argent et pas des journalistes.Vous on ne finira jamais de vous dire merci.