Détenu pendant 35 ans sans avoir été jugé au Cameroun, Sakine Zakaria Adjideï est rentré au Tchad…sous perfusion.
L’ancien éleveur de bœufs Sakine Zakaria avait été arrêté en 1987 avec quatre compagnons alors qu’ils revenaient du marché côté Cameroun ayant vendu leurs bêtes.
Accusés d’être des coupeurs de routes, alibi introductif du coup fourré, délit-bateau sur cette route très fréquentée par les vendeurs de bœufs tchadiens, on peut s’imaginer que les policiers camerounais ne se trouvaient pas là par hasard. Et peut-être même qu’ils n’en n’étaient ni au premier ni au dernier de leurs coups du même style.
Outre la « confiscation naturelle » du produit de la vente des plusieurs têtes de bétail, devenu vulgaire butin pour les racketteurs en uniforme, c’est toute une vie qui a été confisquée.
La directrice des Tchadiens de l’étranger et de l’immigration, Aldongar Valencia a indiqué que l’ancien détenu sera pris en charge dans les structures de santé dés son arrivée.
“C’est un sentiment de satisfaction parce que notre compatriote a souffert il y a longtemps. Les dispositions sont prises pour qu’il soit pris en charge dans un hôpital”, a-t-elle dit.
De ses quatre compagnons, deux avaient réussi à s’évader, et les deux autres sont morts en détention.
L’extorsion méthodique, l’arbitraire et l’indifférence absolue quant au devenir de l’être humain, trois des principales tares du système camerounais. La ventrocratie au détriment de son prochain, sans une once de scrupule. En 1987, Sakine Zakaria Adjideï avait 25 ans et avait la vie devant lui
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