Meïssa Niang • Tel pourrait être le titre de mes publications consacrées à la participation de l’équipe nationale allemande à cet Euro 2021. La Mannschaft de Joachim Löw n’aura été que l’ombre d’elle même pendant toute cette compétition.
Une équipe fantôme qui s’est dévêtue de ses habits de lumière, pour arborer la tunique noire qui est pourtant celle des conquérants et des hommes sérieux. Comprenne qui pourra. Le bleu de chauffe aurait été plus de mise, tellement les joueurs de la nationale Mannschaft auront balbutié leur football comme de simples apprentis.
Le responsable d’un tel désastre se nomme Joachim Löw. Son seul tort, c’est d’avoir duré à la tête de cette équipe, avec des convictions tactiques si versatiles qu’il n’a pas cherché de midi a quatorze heures pour renouveler son discours.
Après s’être essayé au 4-3-3 durant la ligue des nations et les éliminatoires de l’Euro, voici que notre homme a décidé finalement de s’adonner à son jeu favori, faire avec l’équipe dominante du championnat Allemand, le Bayern de Munich. Malheureusement pour lui Lewandowsky n’est pas Allemand, et Werner ne peut point constituer le point d’ancrage d’une attaque fantôme. Le 3-4-3 va de paire avec une ligne d’attaque percutante qui est aussi le premier élément de défense de l’équipe.
Jouer haut, installer le jeu dans le camp adverse, les empêcher de ressortir pour venir inquiéter une défense à trois, telle est la philosophie de ce schéma de jeu. Rinus Michels entraîneur de la fameuse Orange Mécanique et créateur du 3-4-3 avec l’Ajax du début des années 70, disait que les premiers défenseurs de son systeme étaient les attaquants, Johan Cruyff en premier.
Si tu ne peux peser sur la défense adverse (Werner n’a touché le ballon que deux fois, durant les trente premières minutes de jeu, Gnabry aurait fait mieux en trio avec Goretzka et Mueller. Encore une aberration tactique de Joachim LÖW), cela va de soi que la défense à trois des Allemands sera comme d’habitude aux abois, surtout quand l’adversaire utilise la tactique de Maître Goethals.
Les Anglais au contraire, avec leur défense à cinq, dont trois centraux ( Stones, Maguire et Walker) et deux hommes sur les côtés (Shaw et Trippier) chargés de bloquer les couloirs à Kimmich et Gossen, auront compris la leçon du tacticien belge que je n’ai de cesse de rappeler face à une défense â trois. Attaquer dans l’axe, aller sur les côtés pour terminer dans l’axe, les boulevards vont s’ouvrir pour les buteurs. Sterling et Kane ont été bien servis par cette tactique avec le travail de Grealish sur le flanc gauche, après son entrée en jeu et suite à des attaques parties de l’axe.
Jamais l’Allemagne n’a pris autant de buts en phase de compétition depuis tenez-vous bien, les deux Coupes du Monde de 1934 et 1954. C’est dire que le mal est profond. Le logiciel tactique de Joachim Löw est périmé. Et vivement l’installation de celui de Hans-Dieter Flick qui a su redonner vie au Bayern après l’ère Niko Kovac. Espérons qu’il en sera de même avec la sélection.
En attendant, Joachim Löw quitte son poste de sélectionneur par la petite porte, faute de n’être pas parti à temps. Cet Euro 2021 aura été pour lui, la compétition de trop, après la déroute de la dernière Coupe du Monde. Joachim Löw n’a pas fait sienne la citation de J. Niven :
» Il faut vivre sa vie en faisant en sorte de ne jamais être désolé. Mieux vaut faire ce qu’il faut dès le départ, pour n’avoir à s’excuser de rien. »
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