« l’As du Coaching », le film-hommage à Ass Diack, père de la petite catégorie

Le film documentaire « l’As du Coaching » consacré à  Ass Diack, la légende de la formation et père de la petite catégorie, a été présenté samedi dernier à la Maison de la Culture Douta Seck.

Omar Gueye Sene, Ablaye Ba, Ibnou Guéye, Birane Ly, Toumani Diallo, Pape Bouba Diop, Baye Momar Diaw, Amadou Diop Boy Bandit, Moussa Diop Kenum, Lamine Sagna, Cheikh Sarr, Cheikh Seck, Henri Camara, Lamine Sarr, Mansour Ayanda, Ciré Dia ces noms d’illustres footballeurs sont passés entre les mains de Massamba Diack plus connu sous le nom de Ass Diack. Une  liste non exhaustive. Pas moins de trois générations. Rien que pour cela, un film sur lui, est dans l’ordre normal des choses. Ce documentaire, riche est un formidable hommage et un signe de reconnaissance à un personnage incroyable qui a grandement participé au développement du football et du sport sénégalais. Les réalisateurs Thierno Fall et Moustapha Barry du label Medin’art, produits du centre d incubation Afriksibir de Cheikh Mouhamed Djimbira, l’ont fait !

Il y avait des larmes et beaucoup d’émotions à la Maison de la Culture Douta Seck. En présence du héros du film, de sa famille, du maire de la Médina et du monde sportif, le film documentaire de Medin’Art a ravi le public.

Au-delà du sport, le film renseigne qu’Ass Diack n’a pas fait que former des footballeurs, mais il a construit des hommes. Quand ses éleves footballeurs, ne devenaient pas professionnels, ils réussissaient dans les études car pour Ass Diack, il était inconcevable de ne pas allier les deux. Sport -études avant l’heure.

 » La formation est primordiale. J’ai toujours privilégié l’éducation. Dans mon institut, un élève qui n’a pas de bonnes notes à l’école, ne jouait pas. Nous devions être une continuité de l’éducation reçue à l’école française, à l’école coranique et dans la cellule familiale » expliqua l’éducateur au micro du célèbre journaliste sportif Abdoulaye Diaw qui l’avait invité à l’émission Ña woon Demb sur la TFM. Abdoulaye Diaw, véritable légende vivante du journalisme sportif participe d’ailleurs au film et lui donne une crédibilité et un cachet historique. Le poignant témoignage de Moussa Diop Kenum dans le film a retenu l’attention.

Imprégné de sa philosophie: « s’instruire pour instruire », Ass Diack a formé de grands footballeurs mais aussi des hommes. Beaucoup de ceux qui ne devenaient pas footballeurs, réussissaient une vie professionnelle ailleurs. On peut citer, entre autres, Thierno Fall et Moustapha Barry (oui, les deux réalisateurs du film), Abdoul Mbaye ancien Premier ministre, Cheikh Ahmed Tidiane Ba Directeur de la Banque Agricole, Rawane Diop, ingénieur à la SEIB ( SONACOS), Tijane Dème, devenu une sommité mondiale dans l’informatique, ou encore Ousmane Kanté (présent dans la salle) aujourd’hui expert en Finance…

 » Pa Ass a éduqué des hommes. Il a formé des hommes. En plus de cela, il a fait entrer des milliards de FCFA dans ce pays grâce aux footballeurs professionnels qu’il a formé et aidé à grandir »  témoignera Ousmane Kanté.

Bamba Fall Maire de la Medina, présent à la cérémonie, ira dans le même sens, avant de rappeler la nécessité de rendre hommage aux figures importantes du pays de leur vivant. C’est pourquoi il a souhaité donner le nom Massamba Diack au stade du Jaraaf qui va être inauguré incessamment.

« Lorsque j’ai avoué à feu Lamine Diack, frère de Pa Ass, que j’avais pensé à lui pour le nom du stade, avant que le Conseil Municipal ne choisisse à l’unanimité Massamba Diack, il m’a dit: il n’y avait même pas à hésiter, ce nom appartient à Ass » a confié le maire de Medina.

La carrière sportive de Ass Diack débute en 1946. De 1950 à 1963, il joue au football, au volley-ball, au basket-ball, l’athlétisme et le tennis de table. Polyvalent dans l’équipe de football, il devient gardien de but en 1955 et termina sa carrière à ce poste au Foyer France Sénégal ancêtre du Jaraaf en 1963 son club de toujours. À 28 ans, à l’âge où beaucoup de footballeurs devenus plus expérimentés sont en pleine possession de leurs moyens physiques, Ass Diack décide de raccrocher les crampons et de se consacrer à la formation.

Le frère de Alioune Diack, un des premiers entraineurs de football au Sénégal, de Maguette Diack, premier président de la Fédération sénégalaise de football ou encore de Lamine Diack ancien patron de l’athlétisme mondial de 1999 à 2015, a réussi à se faire un nom tout seul, en dehors de la fratrie, grâce à la formation. Passé entre les mains des légendaires dirigeants du Foyer France Sénégal, il a été formé à la discipline et à l’effort comme il l’a souligné en marge de la projection.

« Ce que je suis devenu, je le dois à ma famille mais également à mes dirigeants Henri Diémé, Abdoulaye Fofana, Keba Mbaye, Pape Gueye Fall et tant d’autres…Je suis extrêmement content de ce que les enfants (réalisateurs) ont fait et c’est l’occasion pour moi de rappeler l’importance de l’éducation. Un pays sans éducation n’aura pas avenir radieux » dira t-il ému.

Il existe au Sénégal, comme le souligne Cheikh Mouhamed Djimbira, des hommes pétris de qualités et de valeurs qui méritent le respect et la considération. Ce sont ces grands hommes qui construisent les pays, qui inculquent par leur trajectoire, aux jeunes générations les principes fondateurs d’une nation. Ass Diack fait partie de cette catégorie de grands hommes. « L’As du coaching », un film à voir absolument et à revoir.

Dans ce sillon, de réalisation de documentaires sur la vie des grandes personnalités du Sénégal et de films sur le patrimoine et l’imaginaire qui fondent la nation, « Saint-Louis, île mémoire » une production de Natalbi du réalisateur Cheikh Mouhamad Djimbira, a été également présenté au public. Un film sur l’architecture de la spiritualité de la ville. La mosquée de Saint-Louis tracée par El Hadj Oumar Tall, celle de Mimbar construite par le riche traitant Ahmed Diop Gora et ouverte aussi pour accueillir le voyageur et l’orphelin. Dans ce film, avec de très belles images d’époque, il est question de « téranga saint-louisienne », de Cebbu Jën, le fameux riz au poisson. Un film à avoir…

©Dakmedina

 

 

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