Militant anti-apartheid, membre de l’ANC et de son aile combattante (MK), Solomon Mahlangu fut condamné à tort pour des crimes qu’il n’avait pas commis avant d’être pendu le 06 avril 1979.
Le sort de nombre de combattants noirs africains opposés à l’oppression raciale en Afrique et dans le monde. Il faut rappeler que ce régime fut très largement soutenu par l’Occident et l’Otan, avec aussi la complicité ou la contribution sous contrainte de certains Etats / dirigeants africains obligés de l’Occident.
Solomon Mahlangu a été jugé du 7 novembre 1977 au 1er mars 1978, pour des accusations liées aux attentats de la rue Goch en juin 1977. Il a donc été inculpé de deux chefs de meurtre et de plusieurs chefs d’accusation en vertu de la loi sur le terrorisme. Mahlangu a plaidé non coupable des accusations. Son conseil a déclaré qu’il était entré en Afrique du Sud en juin 1977 dans le cadre d’un groupe de dix, apportant des armes, des munitions, des explosifs et des brochures de l’ANC dans le pays.
Le juge a admis que Motloung était responsable des meurtres réels, mais comme il avait été si brutalement battu au cours de sa capture, il avait subi de graves lésions cérébrales et était inapte à subir son procès. Cependant, comme un objectif commun avait été formé, Mahlangu a donc été reconnu coupable de deux chefs de meurtre et de trois chefs d’accusation en vertu de la loi sur le terrorisme. Il a été condamné à mort par pendaison le 2 mars 1978.
Le 15 juin 1978, Solomon Mahlangu s’est vu refuser l’autorisation de faire appel de sa condamnation par la Cour suprême du Rand, et le 24 juillet 1978, il a de nouveau été refusé par la cour d’appel de Bloemfontein. Bien que divers gouvernements, les Nations Unies, des organisations internationales, des groupes et des personnalités éminentes aient tenté d’intercéder en sa faveur, Mahlangu a attendu son exécution à la prison centrale de Pretoria et est décédé le 6 avril 1979.
L’exécution a provoqué des protestations internationales et la condamnation de la politique intérieure de l’Afrique du Sud. Craignant la réaction de la foule lors des funérailles, la police a décidé d’enterrer Mahlangu à Atteridgeville. Le 6 avril 1993, il est réinhumé au cimetière de Mamelodi, où une plaque indique ses supposés derniers mots :
« Mon sang nourrira l’arbre qui portera les fruits de la liberté. Dites à mon peuple que je l’aime. Il doit continuer le combat. »
En 1993, la place Solomon Mahlangu à Mamelodi a été dédiée à sa mémoire. L’ANC l’a salué comme héros de la lutte révolutionnaire en Afrique du Sud, et a par la suite nommé une école après lui, en l’honneur de son courage et de son dévouement : le Solomon Mahlangu Freedom College (SOMAFCO). Il a reçu « l’Ordre de Mendi pour la bravoure en or pour sa bravoure et le sacrifice de sa vie pour la liberté et la démocratie en Afrique du Sud » à titre posthume en 2005.
Ce rappel est une adresse aux élites africaines qui tirent les bénéfices en liberté et en opulence matérielle des sacrifices et luttes au prix de leurs vies, de milliers d’Africains qui espéraient dans un monde émancipé, souverain, juste, africain. En particulier l’ANC et ses cadres au pouvoir en Afrique du Sud devraient-ils ne pas l’oublier.
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