LE MANIFESTE DU RIEN

C’est le temps de lever la tête pour voir la lune, apercevoir son croissant et retrouver un espoir perdu devant l’inefficacité face à la bête, l’ogre qui dévore notre mémoire et ferme les portes de notre imaginaire… Il tue surtout les vieux nous dit-on, notre bibliothèque, en nous laissant nus face à l’envahisseur venu de Chine au moment où justement il nous faut repenser un autre système de développement plus humain.

Totalement désarmé, le pays du rien s’est encore laissé piégé par la tyrannie du riz, de l’huile, du sucre, enveloppé par l’appétit insatiable d’une caste au cœur dur qui vit l’utopie d’être plus en plus riche pour certains ou alors de le devenir pour d’autres.

Quels idiots alors !

Ils ignorent que le malentendu orchestré pousse à la haine à force de vouloir ruser avec un état d’esprit magnanime capable de pardon pour toutes les fautes assumées.
Djibril, tu avais raison de me demander ce jour-là devant le centre culturel lors du tournage de ton film HYENE, comment faisait-on pour pouvoir manger à notre faim dans un pays où il y a tellement de pauvres, et nous étions au siècle dernier.

Si tu avais vécu ce moment tu te serais surement exilé loin au pays de SAOUDAN derrière les vagues de l’océan pour éviter la honte d’habiter le même pays qu’eux, ceux dont le refus de croire à totalement enlaidi.
Un pays où les paysans mangent les graines au lieu de les semer, où les riches font de la pauvreté une opportunité, fièrement drapés de boubous bien amidonnés assis à l’arrière de gros bolides en compagnie d’épouses à la peau dépigmentée avec accrochés sur la tête, des cheveux dits naturels achetés à prix d’or.

Quand retrouverons-nous un outil de pensée qui sera le reflet de nos objectifs évoqués sans passion, les thèmes artistiques politiques économiques sociales et spirituelles qui nous paraîtrons pertinents et actuels, pour entrer de plein pied dans ce rendez vous projeté par le poète depuis fort longtemps :
Celui du donner et du recevoir dans un monde qui se veut maintenant plus humain afin que l’autre en face soit encore Nous…

À mon neveu BigBaby Ben là bas sur l’île.
( notre laboratoire fossilisé !)

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