Yéyé Faye: «À la rencontre des cultures et des musiques, nous devons venir avec notre identité africaine»

Le pianiste jazz Yéyé Faye sort son deuxième album. Intitulé «Travel», le nouvel opus, fruit de son parcours précoce et riche, est un voyage au pays du jazz et des musiques traditionnelles sénégalaises. Le mélange est réussi. Issu d’une solide lignée de musiciens d’exception, Yéyé a de qui tenir. Tous ses papas sont musiciens. Quand on dit papa au Sénégal et en Afrique, on désigne les frères du papa biologique. Ailleurs, on les appelle tonton ou oncle. Tandis qu’en Afrique, oncle désigne, exclusivement, les frères de la maman. Bref, après ce petit « cours » sur la famille africaine, Yéyé, fils de Lamine, guitariste historique du Super Diamono et fondateur du Lemzo Diamono, trace sa route en s’abreuvant des conseils paternels. De l’Au-Delà, Habib, le légendaire directeur musical de Youssou Ndour, à qui il rend hommage dans «Travel», doit être fier de son petit Yéyé devenu un musicien accompli. Il écume désormais les clubs de Jazz parisiens avec son trio s’affirmant comme un pianiste doué, dans un univers éclectique. Si bien que les Touré Kunda, Missal et, plus récemment Youssou Ndour, ont sollicité ses talents de musicien et d’arrangeur promis à un bel avenir. À l’occasion de la sortie de «Travel», Yéyé Faye s’est confié à Kirinapost. Voyage en première pour cet entretien entre confession et aspiration.

Yéyé Faye: «À la rencontre des cultures et des musiques, nous devons venir avec notre identité africaine», Information Afrique Kirinapost

«Je fais un jazz teinté de rythmes sénégalais» Yéyé Faye

Kirinapost : Votre nouvel album qui arrive est un voyage d’où son «Travel» ? Pour quelle destination ? Jazz ? Fusion ? Mbalakh ?

Yéyé Faye: C’est un album écrit, pour la plus grande partie, à Dakar pendant la période du Covid. Puis, je l’ai emmené dans mes bagages en France. Ensuite, il a fait d’innombrables aller-retours entre la France et les États-Unis car, des guests, résidant sur place, y ont apporté leurs touches…

Côté harmonie, c’est un voyage au pays du jazz et côté rythme, une destination vers le Sénégal. C’est un album qui a voyagé dans sa phase de conception entre trois continents, d’où son titre.

C’est du Jazz avec des rythmes sénégalais. Je préfère dire « sénégalais » plutôt que Mbalakh parce qu’il traverse les rythmes de tout le pays. C’est un peu comme font les pianistes antillais, Marion canonge ou Alain Jean Marie, qui jouent les rythmes de la Guadeloupe et de la Martinique ; il y a encore le pianiste Monty Alexander avec le Reagge. J’aime bien ces mélanges. Au Sénégal, Abdoulaye Diabaté, qui vient de nous quitter, était aussi dans cette démarche. Il a porté haut la culture ouest-africaine et le mariage entre tradition et modernité. Ce qu’il a fait, entre piano et kora, est un héritage puissant. Il était un de mes mentors et m’a beaucoup soutenu et conseillé quand j’ai sorti mon premier album. On s’appelait souvent et j’écoutais, avec attention, ses recommandations et avis. Paix à son âme.

Pour revenir à votre question, si nous voulons participer et contribuer à la rencontre des cultures et des musiques, nous devons apporter notre partition et cela passe par montrer notre identité africaine.

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Yéyé Faye, toujours dans les studios, toujours en quête

Kirinapost : Le travail de recherche sur les sonorités traditionnelles vous tient à cœur alors ?

Yéyé Faye : Absolument ! La musique traditionnelle m’intéresse tout autant que le Jazz. J’ai grandi en écoutant des groupes comme Ultra Marine et c’est là où l’on découvre toute l’importance de la tradition. En fait, c’est ainsi qu’on peut amener quelque chose au monde. Nous sommes dans des rendez-vous du donner et du recevoir. Au Jazz et aux musiques dites modernes, j’ajoute mes sonorités sénégalaises et africaines, pour proposer au monde quelque chose d’original. J’ai joué devant des publics de connaisseurs du Jazz et ils sont toujours séduits, voire impressionnés par les sonorités traditionnelles. Au final, on se rend compte aussi que c’est le Jazz qui retourne un peu chez lui à sa source… l’Afrique.

Kirinapost : Vous rendez hommage à Habib Faye sur un des morceaux. Il aimait aussi beaucoup le mariage et la fusion des genres. Son dernier projet avec Ablaye Cissoko avec les sonorités traditionnelles le prouve largement. Que représente Habib pour vous ?

Yéyé Faye: . En effet, pour Habib, je ne pouvais ne pas lui rendre hommage. D’abord en tant que personne généreuse et profondément humaine, il mérite tous les honneurs.

Dès l’âge de 4 ans, j’allais chez lui en vacances. Son fils aîné, Papis, est un peu plus âgé que moi mais nous sommes de la même génération. Alors toutes les vacances, il venait chez moi ou j’allais chez lui. Tout ce qu’il achetait pour ses enfants, il en faisait de même pour moi. Adolescent, je l’accompagnais quand il allait jouer avec le Super Étoile au Thiossane (club dakarois de Youssou Ndour) ou ailleurs. Quand il a commencé ses projets Solo aussi, je le suivais également au studio. À l’époque, il avait monté un excellent groupe, avec Lionel Fortin au piano et Carlos Gbagadi à la batterie. J’étais émerveillé devant leur jeu et leur niveau en Jazz. Je rêvais déjà de faire comme eux. Pour confirmer ce que vous dites dans votre question, il accordait une place de choix aux sonorités traditionnelles. J’aimais déjà le jazz mais je crois que le goût du jazz, à la sauce africaine, m’est venu de cette période. Le voir reprendre Jaco Pastorius à la perfection, en y ajoutant du mbalakh, m’avait profondément marqué. Côtoyer Habib au quotidien était enrichissant.

Je garde jalousement dans un coin de ma mémoire mon dernier riche échange avec Habib quelques jours avant qu’il ne décède

Par exemple quand je me suis mis au piano et qu’il était de passage à la maison pour voir mon père, il venait parfois dans ma chambre pour me regarder jouer. Une fois, il m’a demandé combien d’heures je passais devant le piano et quand je lui ai répondu avec enthousiasme, pensant que je battais des records, il me poussait à augmenter ma performance.

Ensuite, il fallait rendre hommage à l’immense instrumentiste qu’il a été et pour tout ce qu’il a accompli dans la musique sénégalaise et mondiale.

La dernière fois que je lui ai parlé, quelques jours avant qu’il ne décède, il m’a parlé de ma musique en revenant sur mon premier album «ADN», que je venais de sortir. Il m’a encouragé et m’a donné beaucoup de conseils. C’était un riche dernier échange que je garde précieusement et jalousement dans un coin de ma mémoire.

Kirinapost : Quand on écrit l’histoire de la musique sénégalaise, on ne peut le faire en occultant votre famille. Elle a été au cœur de l’évolution de la musique surtout à partir de la fin des années soixante-dix. Est-ce un héritage lourd pour vous ?

Yéyé Faye : L’héritage est lourd si on le porte tout le temps sur la tête et les épaules. Justement, il ne faut surtout pas s’arrêter au nom que l’on porte. J’essaye de me départir de cet état de fait pour me concentrer sur comment trouver humblement mon propre chemin. C’est ainsi seulement qu’on pourra être leurs dignes héritiers.

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Le petit Yéyé dans les bras de son père guitariste historique du Super Diamono. Tout à fait derriere à gauche Mustafa Faye clavieriste de Youssou Ndour.Devant lui, Ma Ibra, aujourd’hui batteur

Kirinpost : Tous vos papas sont musiciens et pas n’importe qui. Qu’est-ce que vous tirez de chacun d’entre eux ?

Yéyé Faye : J’ai grandi sous leurs yeux. Rien que cette proximité est une chance inouïe. Lorsque vous êtes apprenti musicien, avoir des professeurs à domicile n’est pas donné. J’ai appris de chacun. Et ils sont très différents. Adama était très rythmique. Dans sa chambre de la maison familiale, il y avait un clavier et nous, les enfants, allions danser dès qu’il se mettait à jouer et à chaque fois, il en mourrait de rire. Plus tard, lorsqu’il venait chez nous, comme il était multi instrumentiste, il prenait la guitare de mon père et se mettait à sortir des trucs de Ouf. Je me disais comment une seule personne pouvait faire tout cela. Adama m’a beaucoup appris. Quand j’ai commencé à m’intéresser vraiment au piano, je me suis rapproché de lui et il m’a avoué être un piètre enseignant (rires) mais il me demanda de le suivre lors de ses séances de studio et lors de ses concerts. Il me conseilla de me tenir à côté de lui surtout à la bonne distance pour pouvoir suivre ses mains se déplacer sur le clavier, de prendre des notes et à la fin de chaque séance, lui poser des questions. Ce que je fis avec intérêt quand il allait jouer à la salle du Casino du Cap-Vert. Malheureusement, à peine nous avons commencé nos séances qu’il est décédé. Ces cours, entre guillemets, n’ont pas duré longtemps mais assez pour apprendre beaucoup au côté d’un génie.

Vieux Mac m’a fait découvrir toutes les subtilités du jazz. C’est véritablement, lui mon  professeur.

Kirinpost : Qu’en est-il de votre père biologique, Lamine ?

Yéyé Faye : Quant à mon père, en tant que guitariste, il écoutait souvent Mark Knopfler et Joe Satriani. Il est Pop et jazz. Il a aussi beaucoup travaillé sur les arrangements et les voix dans le rang des chanteurs. Sa palette est énorme. Il m’a appris des choses forcément puisque j’habitais chez lui.

Kirinapost : Et Vieux Mac ?

Yéyé Faye : Parmi tous les frères de mon père, c’est Vieux Mac à qui je peux donner le titre de professeur en ce qui concerne mon apprentissage. Le hasard a fait qu’il était celui dont la maison était la plus proche de la nôtre. J’allais donc chez lui tous les jours après le déjeuner. C’est moi qui lui faisais le thé (les Trois normaux ). J’en profitais pour le voir jouer sur place avec son groupe. Vieux Mac est très jazz. Je lui posais toute sorte de questions. Dans sa voiture aussi, je lui posais de nombreuses questions. Elles pouvaient porter sur les harmonies d’un morceau de Steve Wonder ou la façon dont il jouait tel ou tel autre tube de Georges Benson etc. Une fois renté à la maison, je reprenais tous sons entendus chez lui, en suivant au mieux ses conseils. C’est avec Vieux Mac que j’ai commencé à jouer du jazz et à me familiariser avec ses différents genres. Il m’a fait découvrir toutes les subtilités du jazz et m’a initié aussi à la variété. C’est pourquoi lorsque son claviste l’a quitté, il n’a pas hésité à me prendre dans son groupe. Et de 2006 à 2010, j’étais vraiment à l’école avec lui.

Kirinapost : Et de Habib Faye ?

Yéyé Faye : Habib Faye était aussi très jazz. C’était un maître de l’orchestration et des arrangements. Il avait une musicalité hors-norme. Par contre, même si je le fréquentais beaucoup, il n’était pas un professeur comme Vieux Mac ou Adama. Sans doute se disait-il que j’étais déjà à la bonne école. Néanmoins, lorsqu’il venait voir mon papa et me voyait jouer, il n’hésitait jamais à me rectifier en disant: « fais ceci, fais cela, essaye comme ci… »

Kirinapost : Quid de Mahanta et de Mustafa ?

Yéyé Faye : Mustafa a beaucoup apporté aux claviers au Sénégal. Surtout avec l’avènement du marimba. Il faut dire qu’il a commencé sa carrière à la batterie ; c’est pourquoi son marimba est unique. C’est un excellent musicien et il est très expérimenté. Il a intégré le Super Diamono très jeune, sans oublier qu’il est membre fondateur du Lemzo Diamono. Mahanta aussi est un très bon batteur, jusqu’à son départ pour les États-Unis. Tous sont exceptionnels mais très différents. Ils m’inspirent, tant humainement que professionnellement.

Mon pianiste préféré c’est Herbie Hancok mais mon maître-absolu, celui qui m’a fait aimé le piano c’est Adama Faye

Kirinapost : Quelle place occupe le jazz dans votre univers ?

Yéyé Faye : Le Jazz est ma passion. Déjà à la maternelle, je chantonnais « Take Five », et mon père était étonné. Les musiciens qui venaient jouer à la maison m’impressionnaient quand ils faisaient des chorus sur les morceaux jazz. Ce qui ressemble, quand on est enfant et même adulte, à un gribouillage ou une écriture confuse, me fascinait et je voulais percer le mystère. J’étais convaincu que c’était ce que je voulais faire plus tard. Au fur et à mesure que je perfectionnais mon jeu, je découvrais que c’était riche, complexe, que chaque note pouvait être justifiée et que les couleurs étaient variées. Le jazz offre une liberté que les autres musiques n’ont pas. C’est en découvrant tout cet arsenal, que j’ai voulu creuser et approfondir mes connaissances dans le domaine.

Kirinapost : Une volonté qui vous a poussé à faire le Conservatoire ?

Yéyé Faye : Tout à fait. J’avais un fort désir d’apprendre. Et c’est pour cela que j’ai intégré le Conservatoire à Paris. Toujours dans ma quête, j’allais de masterclass en masterclass, notamment avec le pianiste Bojan Z, le bassiste Étienne Mbappé ou le bassiste, arrangeur musical et compositeur de musique de film, Kyle Eastwood…

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Yéyé ici au piano, accompagne lors d’un masterclass, le merveilleux chanteur et compositeur Gregory Porter, influencé par la musique Soul de Marvin Gaye et par le jazz de Nat King Cole.

Kirinapost : Qui sont vos pianistes préférés et qui vous ont inspiré ?

Yéyé Faye : Les pianistes que j’aime sont nombreux, mais mon préféré chez les américains, par exemple, c’est Herbie Hanckok. Ensuite, j’aime Keith Jarret pour sa technique et l’émotion qu’il dégage. Bill Evans, Monk, Art Tatum pour leur virtuosité. Il y a aussi beaucoup de pianistes antillais dont j’apprécie, particulièrement, le jeu. Au Sénégal, Abdoulaye Diabaté bien sûr…et je citerai, en dernier lieu, mon maître-absolu, celui qui m’a fait aimé le piano: Adama Faye.

Kirinapost : Dans « Travel », vous jouez avec le bassiste et compositeur Cheikh Ndoye…

Yéyé Faye : Cheikh Ndoye et moi avons une histoire assez extraordinaire. Nous avons été, longtemps, voisins à la SICAP. J’habitais chez mon père (où venaient jouer beaucoup de musiciens) et lui, à la maison d’en face. Je ne pouvais imaginer une seule seconde que ce voisin, calme était un virtuose de la basse ; et quand je l’ai vu jouer, pour la première fois, je suis tombé des nues. J’ai, toute de suite, aimé ce qu’il faisait. C’était une vraie claque !

Lorsque j’ai composé le morceau Batling Sikki, j’ai imaginé Cheikh Ndoye y poser sa Basse Ngoni. L’idée l’a séduite et on a fait le morceau. Par la suite, il m’a invité sur ses projets personnels. Cheikh est un musicien que j’apprécie énormément et que je respecte beaucoup.

Kirinapost : Il y a un autre bassiste invité. Il s’agit de « Docteur ou Doc Samba » et il y a aussi Ndiaw Macodou à la batterie. Que pouvez-vous en dire ?

Yéyé Faye : Ndiaw Macodou – superbe batteur dont je salue le talent au passage- et moi avons commencé déjà à travailler sur mon album à Dakar, comme je vous ai dit plus haut, pendant la période de la Covid 19. Ensuite, nous avons poursuivi le job à Paris. En ce qui concerne Docteur, un super bon bassiste, j’avais écrit un morceau sur lequel je le sentais bien. Comme il vit aux États-Unis, je lui ai parlé du projet en lui disant qu’à la base je voulais un contrebassiste. Il était, non seulement, emballé mais m’a agréablement surpris, en me révélant qu’il joue de la contrebasse. C’est ainsi qu’on a continué à échanger et j’étais très satisfait du résultat.

Youssou Ndour fait partie des artistes en voie de disparition : il reste humble malgré son aura et est très respectueux de son art.

Kirinapost : Dans l’album, le seul morceau avec une voix c’est Batling Sikki avec Ashley Mayer. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Yéyé Faye : J’ai rencontré Ashley Mayer à Dakar, il y a deux ou 3 ans, à un de mes concerts. On avait fait un buff qui m’avait plu et ravi le public. Alors, quand j’ai commencé cet album, j’ai pensé à elle. Il fallait au moins un morceau en chanson et elle l’a bien fait en posant de sublimes scats. Enfin, je laisse le public en juger.

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« Mbacké Dioum est à la base de ma collaboration avec Youssou Ndour » Yéyé Faye

Kirinapost : Il a quelques mois, Youssou Ndour a fait appel à vos talents de clavieriste et d’arrangeur. Qu’est-ce que cela vous a fait de vous retrouver dans la même posture que Adama, Habib, Mustaf et Lamine : devoir réaliser pour Youssou Ndour. Cela n’a-t-il pas constitué une pression ?

Yéyé Faye : La collaboration avec Youssou Ndour a commencé par l’entremise de Mbacké Dioum. Mbacké, en dehors de la musique, est mon grand, mon « oncle ». Lorsque je préparais l’hommage pour le Lemzo Diamono, Mbacké m’a amené voir Youssou dans son bureau pour lui parler de l’événement. C’est ainsi qu’on s’est vu et il a soutenu le projet. Il a, grandement, participé à la faisabilité de l’hommage. Quand il a fait appel à moi récemment pour une collaboration, je l’ai pris comme un honneur. Youssou Ndour fait partie des artistes en voie de disparition. Il reste humble malgré son aura. il a toujours des idées et il est organisé. C’est quelqu’un de très discipliné et respectueux de son art. Travailler pour un tel artiste est une fierté.

Kirinpost : Et cette situation ajoute-t-elle à la pression ?

Yéyé Faye : Pas spécialement. Avec les artistes de cette dimension, ce n’est pas très compliqué. Sur le fait de me retrouver dans la même situation que Adama ou Habib, c’est-à-dire concevoir de la musique pour Youssou Ndour, n’a pas été un fardeau ou une quelconque pression parce que je l’ai fait le plus naturellement du monde. Je ne me compare pas à mes pères. Je n’étais pas là à me demander qu’aurait fait Habib ou Adama. Nous ne sommes pas de la même génération. Mon parcours est différent des leurs. Je viens avec mes idées, mon style, mon vécu et mes voyages.

Kirinapost : Nous allons terminer avec la question rituelle que l’on pose à tous nos invités : vous avez un ami qui veut découvrir la musique Sénégalaise, quels sont les 7 (chaque jour de la semaine un à savourer) albums que vous lui conseillerez ?

Yéyé Faye : Waaaw ! Sept c’est trop peu. Je dirai Mouslaï de Touré Kunda le lundi pour bien commencer la semaine, puis Eyes Open de Youssou Ndour le mardi, Ndiguel de Xalam le mercredi, Euleuk Cibir de Youssou Ndour et Oumar Péne le jeudi, Diawar de Ismael Lô le vendredi, Setsima de Lemzo Diamono le samedi et Guëw de Souleymane Faye le dimanche. Ho, c’est déjà fini. Je n’ai choisi ni Adama Ndiaye du Super Diamono, ni Yow de Thione Seck qui me touchent également.

Propos recueillis par Amadou Bator Dieng

 

 

 

 

 

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