“Vous déstabilisez notre dignité”. C’est ce qu’on entend une fille dire sur les lieux de l’expulsion des familles à Ouakam. Tout est parti d’une sommation faite par la Direction de Surveillance et de Contrôle de l’Occupation des Sols (DSCOS) à 79 familles de Terme Sud à Ouakam de quitter leurs logements occupés illégalement selon une décision rendue par la Cour suprême. Pas n’importe quelles familles puisse qu’il s’agit de militaires à la retraite. Ces familles ont eu hier matin un réveil particulièrement mouvementé, triste et douloureux.
À Ouakam, les enfants ont voulu, à la mémoire des pères (absents) et mères désemparées, prouver leur dignité et reconnaissance.
L’autorité doit s’asseoir avec ces fils et filles pour contenir positivement leur détermination et apaiser leur peur.
–« C’est par son absence
Que le père (re)naît à notre conscience
Et qu’avec la vie qu’il nous a léguée
Célébrons-nous son nom »
Noël X-Bony
De toutes les hontes, celle de l’expulsion devant ses enfants est certainement la pire qui soit. « Je ne me rappelle plus de mes dernières larmes » dit un père de famille « mais aujourd’hui, je pleure. » Il pleure pour ses enfants dit-il. Ces mêmes enfants, comme obligés de montrer leur bravoure, “au prix de leur vie” disent certains.
“Frères d’arme”
“Le Général qui a ordonné tout ceci a été mon petit dans l’armée” dit un vieux. Dépité ! Sous le regard et la détermination de jeunes gaillards en tenue dont on sent la gêne et l’hésitation dans l’allure. Un présent qui pourrait bien être leur demain.
Ce pays ne doit pas être un espace de peurs pour ces filles et fils. Les populations sont assez éprouvées par la précarité et l’insécurité pour encore subir les inégalités de classe. L’accaparement, par ceux qui ont accès aux ressources, des richesses à leur seul profit est une preuve de desamour envers le peuple. Et cela, ni notre humanité, ni nos croyances ne nous l’inspirent.
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