Le temps passe. Inexorablement. Si tu vis au rythme de la lune, en 1446, ou au rythme du soleil, à l’aube de l’an 2025, c’est le même moment, le même temps, la même époque.
Considérer qu’une façon de calculer est « halal » et l’autre « haram », c’est oublier que le temps est divin, son calcul humain. Ce sont les croyants chrétiens qui ont décidé du début de leur histoire, c’est ‘Umar ibn al-Khattab qui décida de l’initiation de la temporalité islamique. Certains vont perdre leur temps à se disputer sur la façon de calculer, plutôt que de vivre et comprendre le sens et l’essence du temps.
Que dit la nouvelle année à l’esprit, au corps et au cœur du croyant. Que son calcul est une erreur ? Ou plutôt que le temps passe, inexorablement, et que la vie s’en va doucement, lentement. Inconscient, tu fêtes, dans le bruit et l’oubli, l’année qui vient; alors que ton corps et ton cœur, en silence, portent les marques et la mémoire de l’année qui s’en va.
Tout revient. Chaque heure, chaque jour, chaque semaine, chaque année. Le même temps calculé, jamais la même réalité, jamais le même être que la vie et le temps ont changé. Un jour tu reviendras auprès de Celui qui t’a créé. Qu’importera alors la façon dont le temps fut calculé, au gré des cycles de la lune ou de ceux du soleil… Au crépuscule de ton temps, il ne restera qu’une seule question : as-tu perdu ton temps dans l’oubli, ou as-tu vécu dans la mémoire de l’Un et de la nouvelle Vie qui vient?
Inconscient et perdu à la surface du temps calculé, entends-tu l’appel intérieur, le rappel intime, d’un temps sans calcul, qui passe, va et s’en va ?
Belle et sereine soit l’année qui vient.
Tariq Ramadan
Aslam ibn Abass
#DesMotsDeLinterieur
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