Un écrin de verdure au cœur de l’université de Dakar (Par Cécile Sow)

Peu connu du grand public, le Jardin botanique de l’UCAD est l’un des derniers poumons verts de la ville. Dédié à la conservation des espèces et à la formation des étudiants, il est aussi, pour les chercheurs, un lieu où défis et espoirs ne connaissent pas de limites, hormis celles que leur imposent certaines réalités.  Source: Harmonie

Un écrin de verdure au cœur de l’université de Dakar (Par Cécile Sow), Information Afrique Kirinapost

De part et d’autre du bassin, karité et palmiers à huile, introuvables dans la région de Dakar ©CS

Cécile Sow • Dakar, mercredi 31 juillet 2024. Il est 11h15. Je viens de franchir l’entrée du département de Biologie végétale de la faculté des Sciences et Techniques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), sous un ciel un peu nuageux tandis qu’un vent léger apporte de la fraîcheur. Loin des fumées d’échappement et des coups de klaxon, j’ai l’impression d’être ailleurs qu’à Dakar. De belles plantes embellissent le site, propre et bien entretenu, comme d’ailleurs une bonne partie du campus, qui subit parfois de graves dégradations. Mais aujourd’hui, point d’étudiants en colère; les lieux sont occupés par des jeunes studieux. L’atmosphère paisible, près des bâtiments, est un avant-goût de ce qu’il se passe de l’autre côté du portail donnant accès au Jardin botanique, dont je ne me lasse pas de parcourir les allées ni de m’imprégner des odeurs de terre humide et de verdure.

Le Jardin botanique de l’UCAD est peu connu du grand public. C’est dommage, mais ce n’est pas surprenant puisqu’il n’est pas dédié aux loisirs de masse. Néanmoins, il peut être visité en semaine, aux heures de travail, ou le week-end, dans la matinée. Qu’il s’agisse de visites à but pédagogique ou pas, toutes les activités sont encadrées. Les entrées sont donc contrôlées. Hors de question d’endommager des plantes ou des aménagements, d’abandonner des détritus ou de perturber les nombreux oiseaux que l’on entend chanter. Les docteurs Jules Diouf, Birane Dieng et Ndongo Diouf m’ont servi de guide. Ce sont trois enseignants-chercheurs, avec chacun sa spécialité, soit respectivement foresterie, horticulture ornementale et malherbologie.

Parmi les 245 espèces présentes dans le jardin, plusieurs ont disparu de Dakar et de ses alentours

Le jardin botanique de l’UCAD a une superficie de 3 hectares. Il a été créé en 1961, par le Professeur Jacques Miège, qui occupait alors la chaire de Botanique et de Biologie végétale de l’Université de Dakar, rebaptisée Université Cheikh Anta Diop de Dakar en 1987. À l’origine, c’était un jardin d’essai de culture de plantes introduites, d’expérimentations et de recherches. De nos jours, il constitue le principal support d’initiation à la botanique et à la gestion des ressources naturelles pour les étudiants du département ainsi que pour les élèves des lycées ou écoles de formation. Il comporte six secteurs. Les trois premiers sont pour les plantes médicinales, alimentaires, artisanales et industrielles; les trois autres concernent la flore du Sénégal, les plantes rares ou menacées de notre pays et enfin l’arboretum. Actuellement, 245 espèces poussent dans ce jardin. « Nous sommes sur un site de conservation ex situ, c’est à dire que les espèces que vous trouvez ici ne sont pas dans leur milieu naturel. Ce sont des plantes d’origines diverses introduites pour la conservation », explique Jules Diouf. Selon lui, cela permet d’avoir des représentants d’espèces menacées dans leur milieu naturel, du fait de l’urbanisation galopante et de la pollution, domestique ou industrielle, touchant la nappe phréatique, qui peut également souffrir, certaines années, d’un manque d’eau dû à une faible pluviométrie. Lire la Suite ICI

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