Les défenseurs de la vie privée mettent en garde contre une expansion majeure de la surveillance de masse, qui pourrait conférer à l’administration Trump des « pouvoirs similaires à ceux de Stasi ». Source: Les Crises,Truthout, Jake Johnson
Edward Snowden, le lanceur d’alerte de la NSA, fait partie des défenseurs de la vie privée qui tirent la sonnette d’alarme au sujet d’une expansion majeure de la surveillance de masse que la Chambre des représentants des États-Unis a approuvée lors d’un vote bipartite la semaine dernière, une étape vers l’octroi au gouvernement fédéral – et à une éventuelle deuxième administration Trump – d’encore plus de pouvoirs pour espionner sans mandat les communications des Américains.
Sean Vitka, directeur politique de Demand Progress, a utilisé les médias sociaux pour presser le principal démocrate du House Permanent Select Committee on Intelligence (HPSCI, Comité permanent du renseignement de la Chambre des représentants) sur les implications d’un amendement que la chambre basse a approuvé dans le cadre d’un projet de loi visant à réautoriser l’article 702 de la loi sur la surveillance du renseignement étranger (FISA).
« Saviez-vous que votre amendement FISA [fournisseur de services de communications électroniques] facilite des pouvoirs similaires à ceux de la Stasi, de manière très plausible pour [l’ancien président Donald] Trump ? J’ai demandé à votre personnel si on vous avait menti à ce sujet ou si vous le saviez. Pouvez-vous confirmer ? « a demandé Vitka au député Jim Himes (Démocrate-Connecticut) sur X, la plateforme anciennement connue sous le nom de Twitter. (Trump, candidat présumé du GOP – parti républicain – pour 2024, s’est posé en opposant à la FISA, mais en tant que président, il a signé une extension de l’autorité de la section 702).
Vitka a noté dimanche que Himes a qualifié à plusieurs reprises l’amendement – qui était dirigé par le président du HPSCI, Mike Turner (Républicain-Ohio) – d’étroit, alors qu’il élargirait considérablement le type d’entreprises qui peuvent être contraintes d’aider le gouvernement à mener des opérations de surveillance en vertu de la section 702, ce qui pourrait conférer à un autoritaire en puissance des pouvoirs de surveillance qui font froid dans le dos.
Comme l’explique le Brennan Center for Justice : « Bien que l’amendement exempte les hôtels, les bibliothèques, les restaurants et une poignée d’autres types d’établissements, un très grand nombre de commerces pourraient encore être contraints d’entrer en service, notamment les épiceries, les grands magasins, les quincailleries, les laveries automatiques, les salons de coiffure, les centres de remise en forme et d’innombrables autres lieux fréquentés par les Américains, voire les bureaux dans lesquels ils travaillent. »
« De plus, bien que les cibles devraient toujours être des personnes non américaines à l’étranger, beaucoup de ces entreprises n’auraient pas la capacité technique de transmettre des communications spécifiques, et seraient donc obligées de donner à la NSA l’accès à des flux de communications entiers – en faisant confiance au gouvernement pour ne conserver que les communications des cibles approuvées » a ajouté le groupe.
La section 702 permet aux agences américaines d’espionner les non-citoyens se trouvant en dehors du pays, mais les communications des Américains – y compris les activistes, les journalistes et les législateurs – ont souvent été englobées dans l’autorité de surveillance, ce qui a suscité une réforme bipartite.
Himes, qui s’oppose aux efforts de réforme, a répondu avec dédain à la question de Vitka dimanche, en écrivant : « La vie est vraiment trop courte pour s’engager avec des gens qui ont besoin d’utiliser des absurdités grandiloquentes comme similaire à la Stasi. »
« Oui, je sais exactement ce qu’il y a là-dedans », a ajouté Himes, en référence à l’amendement proposé par Turner. « Une partie est classifiée. Et rien de tout cela ne ressemble de près ou de loin à la Stasi. Allez vendre vos élucubrations ailleurs. »
Snowden, qui a révélé en 2013 le programme illégal de surveillance de masse de la NSA, a déclaré que la réponse de Himes – une esquive qui se sert de la classification comme prétexte à ne pas répondre – devait être considérée comme « un signal d’alarme ».
« Cet amendement élargit radicalement – et je répète radicalement – l’éventail des personnes que le gouvernement peut forcer à espionner en son nom. Il pourrait avoir force de loi dans quelques jours ! a écrit Snowden sur les réseaux sociaux.
Snowden a poursuivi en affirmant que l’invocation par Vitka de l’expression « à la Stasi » n’est pas seulement une caractérisation juste de l’amendement, mais qu’elle est probablement sous la vérité. Lire la Suite ICI
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