Pour écrire une Histoire, il faut certainement adopter la posture du philosophe Abdoulaye Elimane Kane, qui semble nous suggérer, dans sa « philosophie sauvage », qu’un récit, qu’il soit autobiographique, ou qu’il soit poético-historique, s’écrit avec un « fil gris ».
Commençons par cette petite anecdote:
Hier matin (10/02/2016), prenant des cartons de livres, sous la Bibliothèque Universitaire, mon taximan, voyant la grande affiche qui annonce le trentième anniversaire de la disparition du pharaon de Caytu, me dit d’un ton d’exalté : « Ah ki mooy Cheikh Anta ! »
J’étais stupéfait et honteux à la fois ! Car le chauffeur avait l’air de porter mon âge, voire plus. Et, de lui poser cette question de l’historien étourdi : « Mais, yaw xamoo ki !? » Il me répondit : « Dema-koy dëgg rek, mais tey gis naako. »
J’étais comme un coupable, avais-je failli à une certaine mission ?
Ma réplique resta bloquée au fond de ma gorge comme une véritable boule d’archives, au point de lui dire, en ramonant, « Kii mooy ngand bu ken xamul ! »
Sentence entendue !
Je m’accusais, en faisant le procès d’une certaine façon de transmettre l’histoire – pour mieux saisir les enseignements que ses leçons ne manquent jamais de donner – sans pour autant m’en rendre compte.
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