L’opposition politique au Sénégal est devenue une sorte de cloaque de boue, de fange et de ténèbres. Ses animateurs ne font pas mieux que des petits coqs sur un tas de fumier. Et tant que tous ces bras de la contre-révolution restent agrippés au réel et résistent au vent du changement, leur résistance empêche l’emballement de la machine du pouvoir d’où des anticorps pour tous ces virus systémiques afin d’enclencher l’immunisation des corps sociaux.
Ousmane Sonko est et reste indubitablement la locomotive du corpus des techniques contre-subversives constitutif de la doctrine de la guerre révolutionnaire contre l’inamovible système de prédation et qu’il a officialisé au plus haut niveau des instances politiques pastefiennes, responsables de l’engagement politique sur le terrain par le Gatsa-gatsa, une version allégorique de la guerre de tranchées.
Il a ainsi parachevé la formulation d’un discours officiel, structuré et systématisé, renvoyant à une stratégie et à des tactiques, des programmes de comportements sur le terrain et des pratiques ritualisées ainsi qu’un code professionnel, c’est-à-dire une doctrine de gestion de la lutte politique en situation d’adversité exacerbée.
Classiquement, comme l’explique Gabriel Périès, la doctrine militaire concerne la «conception du métier » ; elle « dit ce qu’il faut faire et comment » et elle « a vocation à être diffusée largement », « elle doit imprégner le commandement, mais aussi les exécutants… Et cela, Sonko sait le faire comme personne. Sa rhétorique virile et enflammée, art de la harangue ou rhétorique du tribun, loin d’être particulièrement turbulent et séditieux lui permet par son esprit pénétrant, d’anticiper longtemps à l’avance ce qui va advenir, de formuler sa pensée en homme disert, séducteur tout en restant dans l’authenticité de la parole publique.
Sa causticité langagière à l’endroit de ses contempteurs va en droite ligne avec son pedigree de combattant.
L’homme « n’inaugure sa relation au monde extérieur qu’à travers le langage par lequel il le désigne ». C’est dans le médium du langage que s’opère la donation de sens, si bien que le logos est une véritable matrice éidétique.
Au carrefour de la parole et de la pensée, le sens se construit par l’alliance indivise des mots et des concepts, des phrases et des propositions.
Le choix des mots et des images vise à subvertir les normes linguistiques et esthétiques, à renverser les hiérarchies de valeur.
L’allégorie politique du fumier devient donc une représentation symbolique où le fumier, souvent associé à la dégradation, l’ordure et la putréfaction, est utilisé pour critiquer ou dénoncer des aspects de la politique et de la société. Dans ce contexte, le fumier peut symboliser la corruption, la stagnation, l’inutilité ou le chaos, tandis que son utilisation en tant qu’allégorie permet d’exprimer des critiques de manière détournée et parfois subversive. Plusieurs aspects peuvent être explorés dans cette allégorie :
La corruption et le gaspillage:
Le fumier, en tant que déchet, peut représenter la corruption politique, le gaspillage des ressources publiques, ou le détournement de fonds, soulignant l’idée d’une société qui s’enfonce dans le désordre et l’inutilité.
La stagnation et l’immobilisme:
Le fumier, matière organique en décomposition, peut symboliser une société bloquée dans ses structures, incapable d’évoluer ou de progresser. L’image du fumier pourrait suggérer un manque de dynamisme ou une absence de volonté de changement.
La nature cyclique de la vie et de la politique:
Le fumier, bien que déchet, est aussi un engrais qui nourrit la terre et permet la croissance. Cette dualité peut être utilisée pour illustrer la nature cyclique de la politique, où des périodes de crise et de déclin peuvent précéder des phases de renouveau.
La critique sociale
Le fumier peut être un symbole de la misère sociale, de l’injustice ou de l’oppression, permettant de dénoncer les inégalités et les souffrances du peuple.
L’utilisation du fumier comme allégorie politique peut être trouvée dans divers contextes, allant de la littérature à l’art en passant par le discours politique. Elle permet de faire passer des messages complexes et critiques de manière frappante, en jouant sur l’imaginaire et les connotations associées à cette matière.
En somme, l’allégorie du fumier en politique est un outil puissant pour exprimer des critiques acerbes, dénoncer les travers de la société et questionner les fondements du pouvoir.
Ousmane Sonko n’est pas le seul à s’inquiéter de voir notre monde de plus en plus jouet d’illusionnistes – de « fumistes » – de tous bords, qui enfument et embobinent le commun des mortels. Une imagination prolifique et maléfique a inspiré des armadas entières de charlatans, d’escrocs, de menteurs, de complotistes, d’arnaqueurs, de harceleurs, de faussaires… Et la liste est très incomplète.
En matière d’information, le rapport à la vérité est devenu tellement flou et difficile à maîtriser qu’il met en péril l’exercice de la démocratie.
Alors, fumiers de tout le pays, si vous vous sentez morveux, mouchez-vous!
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