La légende du football Séga Sakho vient de disparaitre à l’âge de 75 ans des suites d’une longue maladie. La nouvelle a plongé le monde sportif et tout le pays dans une vive émotion tant l’ancien international a marqué de son empreinte le football sénégalais. Une foule nombreuse l’a accompagné à sa dernière demeure.
Avec la disparition de Séga Sakho, c’est une page qui se tourne. Celle du football des années 70. Celle des grands clubs sénégalais et des fameux derby. Séga Sakho avec son pied gauche magique, fût un grand acteur de cette période. Il débuta sa carrière en 1969 à l’Us Gorée et passera la Jeanne d’Arc, par la Linguère de St-Louis et le Jaraaf de Dakar. Il a remporté le championnat du Sénégal en 1973 et la coupe du Sénégal en 1974.Séga Sakho a aussi joué en France avec l’ASC Saint-Quentin. International sénégalais, il intégre l’équipe nationale en 1970 et ne la quittera qu’en 1977.
“Mes débuts en 1970 avec l’équipe nationale contre le Mali m’ont permis d’être pris dans la sélection d’Afrique qui réunissait les meilleurs talents africains pour la mini coupe du monde au Brésil en 1970 où je n’ai pas pu jouer un seul match à cause d’une blessure”, racontait-il avec un petit regret.
Dribbleur fantasque et imaginatif, surnommé le » Garrincha sénégalais « , Séga Sakho était un redoutable attaquant. Pour lui, le football était d’abord un jeu où il fallait se faire plaisir. C’est pourquoi il était aimé des spectateurs. Les habitués du stade Demba Diop se rappellent de sa prestation devant les brésiliens du club de Botafogo. Emerveillé, l’entraineur brésilien le qualifia de « magicien du ballon » ce soir là. Son style flamboyant et sa technique exceptionnelle sont gravés en lettres d’or dans le livre du football sénégalais.
Sega Sakho est né en 1949 à Rufisque. Enfant de la Medina, il a grandi dans une grande famille de sportifs notamment son papa Ibrahima Sakho, ancien capitaine de l’Union des Sélections Indigènes (USI), partenaire d’Iba Mar Diop dont le stade de la Médina porte le nom. Dans sa famille on peut compter aussi El Hadj Malick Sy « Souris » ancienne gloire du football et ancien président de la fédération.
Fidèle en amitié, Séga Sakho, alors qu’il jouait à la Jeanne d’Arc, se rend compte que tous ses amis jouent pour le grand rival le Jaraaf de Dakar. Il décida de passer à « l’ennemi » pour retrouver ses potes.
“Je jouais à la Jeanne d’arc mais tous mes amis les plus proches jouaient au Jaraaf. J’ai signé en 1979 au Jaraaf avec Cheikh Fam, Léopold Diop, Seydou Ba, Mbaye Fall et moi. On était une véritable famille inséparable sur le terrain comme dans la vie. D’ailleurs j’ai donné le nom de Léopold Diop à mon unique fils” expliquait la légende, père de cinq enfants.
Taquin, abordable et ami des enfants, Séga Sakho ne laissait personne indifférent. Toujours élégant, amoureux du beau jeu, il adorait le Tkki Takka du FC Barcelone, club qu’il aimait beaucoup. Son impact restera dans les annales du football.
Sega Sakho, le virtuose repose désormais au cimetière de Yoff. Le Sénégal ne t’oubliera pas tu as été un digne ambassadeur de ta patrie.Repose en paix et que le Burd puisse t’accompagner dans ton dernier voyage, toi le disciple de Tivaouane et de Seydi Hadj Malick Sy (RTA). Puisse Allah absoudre ses péchés et l’accueillir au Paradis.
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