S’il y a un film à voir absolument dans les salles françaises, c’est bien le biopic Fanon. Il met en lumière l‘un des grands plus penseurs de notre humanité. Malgré le boycott de certaines salles, le film avait atteint à son troisième jour 10 000 spectateurs.
Allez voir le film, ça humanise ! Osez !
Figure majeure de l’anticolonialisme mais trop souvent oubliée des manuels, Fanon est un personnage à découvrir. Le biopic que lui consacre le réalisateur antillais Jean Claude Barny, devait donner l’opportunité à beaucoup, d’accéder à l’œuvre de ce grand homme qui a tant aidé par ses écrits et ses actions à déconstruire les préjugés et renforcer notre humanité.
La réalité est là. Fanon fait peur. Parce que Fanon fait tomber les murs, décloisonne les obstacles. Avec sa pensée, l’être humain accepte ses complexités, ses différences mais favorise le vivre-ensemble. Avec Fanon, ce monde manichéen des extrêmes s’effondre. Ce n’est pas pour rien qu’Aimé Césaire le décrivait comme « un soldat de l’Universel ».
Né en 1925 à Fort-de-France, en Martinique, Frantz Fanon est médecin psychiatre après des études à Lyon. Il publie en 1952, sa thèse de psychiatrie qu’il n’a pas pu soutenir Peau noire, masques blancs, premier essai sur les rapports colon – colonisé à l’aune de son expérience de Martiniquais, de Noir antillais.
Il y décrit de façon magistrale comment est construit le sentiment d’infériorité, comment on éttouffe, enterre la culture d’autrui pour le rendre sous-homme.
Le film, se concentre sur la période durant laquelle Fanon est nommé chef de service à l’hôpital psychiatrique de Blida en Algérie. Rapidement, il met en place des méthodes qui rendent leur humanité aux malades. Dans ce contexte de colonisation, il dérange les autorités et surtout l’ordre établi.
À la sortie du biopic, des journaux certains de la fachosphère ou d’autres pensant en toile de fond aux tensions diplomatiques actuelles entre la France et l’Algérie, ont publié une flopée de critiques négatives afin de casser le film. Comme dirait Fanon, ils nient tes capacités, nient ta culture pour tenter d’échapper à la vérité. Peine perdue !
Malheureusement, Fanon, au-delà de l’aspect historique, est un film beau. La lumière est magnifique, le son est d’une qualité rare, Alexandre Bouyer dans le rôle de Fanon et Deborah François (épouse de Fanon) sont époustouflants.
Le film met en évidence le rôle crucial que Marie-Josèphe Dublé dite «Josie», femme Blanche née française et épouse de Fanon, a joué au côté de son mari. Elle a été plus que sa muse ou inspiratrice. Elle écrit Peau noire, masques blancs sous la dictée de Fanon. Quand ce dernier a des moments de faiblesse, elle le soutient, l’encourage et milite pour continuer le combat en Algérie. Elle a retranscrit les livres de Fanon, a aussi joué les « passeuses », faisant circuler les manuscrits, vers l’équipe de son éditeur, Maspero. Même cet hommage à la femme est ignoré…
Il faut absolument aller voir Fanon. Il humanise. Deuxième meilleur démarrage en moyenne par copie des sorties du 2 avril (derrière MINECRAFT),-ce qui ne fait plaisir à certains fachos- nous apprenons que grâce à l’initiative de quelques députés, le film sera projeté à l’Assemblée Nationale française. Quel pied de nez à certains…
Nous espérons vivement que le film soit vu par un maximum de personnes. Prenez d’assaut les salles de cinéma !
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