Papa Alioune Dieng • Le problème du racisme dans le football doit avant tout, être le combat des grands footballeurs africains. Une personnalité comme Pape Diouf par exemple, n’y va pas par quatre chemins, pour lui c’est leur combat. Interrogé il y’a quelques années sur les cris de singe dans les stades, l’ancien Président de L’OM a soutenu avec force qu’il appartenait aux Drogba, Eto’o et Diouf de régler l’affaire, c’est leur combat. Aujourd’hui, c’est à Mané, Koulibaly, Balottelli et autre Salah de mener le combat.
Dans la rue personne n’oserait insulter les stars du football. Pourquoi l’accepter dans un stade ? Si les joueurs africains boycottaient une journée de L1- Conforama et de L2, il n’y aura pas de championnat. De tout temps, le sport a toujours été éminemment politique.
Au milieu du siècle dernier, les sportifs noirs américains ont subi toutes sortes d’injustices mais ils se sont battus avec détermination pour les combattre. C’est Ali qui refuse d’aller au Vietnam en 1967, ce sont les mains gantées et poings levés pendant l’hymne américain, des coureurs John Carlos et Tommie Smith tous les deux sur le podium du 200 mètres des J.O Mexico 68… Aujourd’hui encore, ils plient le genou lors de l’hymne pour protester contre les meurtres des noirs par la police.Désormais, ils sont parmi les sportifs les plus respectés du pays.
Ailleurs, la grande équipe de football du FLN en Algérie, le Barca de Cruyff dans la cause catalane, les différents boycotts de Jeux Olympiques (J.O) {1976,1980 et de 1984}, la tête de maure de Pascal Olmeta le Corse en finale de coupe de France, ou encore Ruud Gullit (son Ballon d’Or 87) qui, sitôt récompensé, dédie le trophée à Nelson Mandela en prison à l’époque. Tous ces engagements, ces postures sont autant d’ exemples de prises de positions des sportifs quand il s’est agit de s’indigner et d’alerter.
La grande responsabilité revient à ces académies qui forment d’excellents footballeurs, mais pas des hommes de leur époque. Quant à nos états, n’en parlons pas, ils ont pour la plupart failli dans la préparation de leurs citoyens au monde d’aujourd’hui.La preuve en a été administrée hier en parcourant le vote des coachs et capitaines africains lors de la cérémonie des FIFA The Best Awards qui avait lieu à Milan. Ces gens-là n’ont rien compris des enjeux qui se jouent. Je crois fermement que c’est le seul combat légitime à mener aujourd’hui en lieu et place de ces prix bidons connus d’avance. Personne ne mènera ce combat à leur place !
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