Quand le ministre Bayrou retirait Aimé Cesaire du programme scolaire

François Bayrou nouveau premier ministre  Français fut ministre de l’éducation nationale en 1995. Cette année, il avait retiré Aimé Cesaire du programme scolaire.

En 1994, Césaire était au programme de lettres des terminales L (littéraires) en France. « Cahier d’un retour au pays natal » et « Discours sur le colonialisme » faisaient parties des œuvres à étudier.

Une note de service publiée au Bulletin officiel de l’éducation nationale du 27 juillet 1995 les faisait disparaître de la liste comme le souligne un article du Monde qui revient sur cet épisode.

Le fait est que des enseignants avaient présenté les œuvres de Cesaire « trop difficile », « pas accessible » et avec des références culturelles « trop lointaines ». Cette hysterie avait amené le ministre, agrégé de Lettres faut-il le rappeler, à retirer les textes du chantre de la négritude.

« Difficile« , « pas accessible » ? Des raisons qui en dit long sur l’etat d’esprit d’une certaine France qui refuse toujours de voir son passé en face. C’était facile d’aller piller les richesses des colonies ?

Les richesses aux Antilles et en Afrique étaient accessibles ? Les dirigeants français n’ont jamais accepté l’histoire de leur pays. Ils sont tout le temps dans le déni.

Interrogé à l’époque par Le Canard enchaîné (du 13 septembre 1995) au sujet de la « disparition » des livres de Césaire, François Bayrou, affirmait que ce n’était pas du tout « les remous idéologiques » qui avaient motivé sa décision.

Simplement, il jugeait Aragon (dont le livre Yeux d’Elsa avait remplacé celui de Césaire), « plus représentatif de la littérature française » que l’écrivain martiniquais. C’est dit !

À la mort de Césaire en 2008 et la myriade d’hommage hypocrite évidemment qui l’accompagna, la république sembla subitement consciente de l’importance du poète Antillais.

Au point que le ministre de l’éducation nationale Xavier Darcos en 2008, avec son collègue de l’outre-mer Yves Jégo examinerent les conditions d’une réintroduction des œuvres de Cesaire. « C’est le plus bel hommage qu’on pourrait lui rendre », déclare Jégo.

Ironie de l’histoire, Xavier Darcos ministre de l’éducation nationale à la mort de Césaire était le directeur de cabinet du ministre… François Bayrou…

François Bayrou, centriste, adepte du ni, ni et du en même temps, est un macroniste de la première heure.

 

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