Pour une participation de la société civile en tant qu’actrice politique

Les résultats législatifs du 19 novembre 2024 auront permis de confirmer la légitimité et, de surcroît, la popularité du nouveau gouvernement. Le parti au pouvoir a en effet remporté 40 des 46 départements du pays et 7 des 8 circonscriptions de la diaspora. Une « razzia électorale », pouvait-on lire en une de plusieurs quotidiens. Le parti des Patriotes Africains du Sénégal pour leTtravail, l’Éthique et la Fraternité (PASTEF) a réussi l’exploit de devenir la principale force politique du pays en écrasant le pouvoir sortant. Seulement voilà, que faire après l’euphorie des grands jours ?

Faut-il voir en la personne de Sonko une force salvatrice capable de résoudre tous nos maux ?

Grave erreur, s’écrierait le camarade Sankara. Car si le PASTEF prône une politique de rupture, celle-ci doit nécessairement s’accompagner d’une proximité aiguë avec le peuple. Le peuple doit accepter de jouer le rôle historique qui lui incombe afin de faire émerger une prise de conscience des réalités sociales du pays.

La société civile doit donc être pleinement actrice de la politique du gouvernement en s’organisant, en contrôlant et en étant force de propositions. Il faut désormais bannir l’élitisme politique qui consisterait à légitimer la parole et les idées du politicien au détriment du simple citoyen.

Ne baissons pas les bras par paresse intellectuelle et n’attendons pas la fin du mandat pour nous lamenter !

Les Sénégalais ont voté pour une politique de rupture radicale avec les pratiques anciennes ; c’est donc un peuple de rupture que Diomaye devra diriger.

Nous devrions nous organiser en créant des comités dans les localités afin de nous retrouver et de débattre sur différentes problématiques pouvant être réglées à notre échelle. Il faut que nous sortions de notre logique d’attentisme, qui ne fera aucunement avancer le pays.

En lançant les audits sur la gestion de l’administration sortante, le ton est donné pour faire autrement de la politique. Il s’agit aussi dans une telle perspective, de faire confiance au peuple et d’echanger avec lui, de l’entrainer afin que le soutien soit toujours vivace.

Les dirigeants du PASTEF se revendiquent sankaristes. Il ne faut pas oublier que ce digne frère africain était un révolutionnaire convaincu et prônait un activisme actif du peuple dans les affaires internes du Burkina Faso.

Ainsi, il ne nous reste plus qu’un seul mot d’ordre : au boulot camarades !

Faites la révolution avec le peuple et non pour le peuple !

 

 

 

Share

Franco-Sénégalaise de 25 ans, Amy Bakel est une citoyenne engagée, sensible aux questions sociales, raciales et politiques. Sa formation de juriste lui permet d'analyser avec beaucoup de rigueur et de finesse les enjeux sociaux et les mouvements des peuples.Elle cultive également une acuité artistique, notamment à travers la pratique du saxophone et son amour du jazz.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *