La sortie d’Edward Gemayel chef de mission du FMI au Sénégal, révélant qu’«une partie de la dette du pays a été cachée» par l’administration précédente est une bonne nouvelle. Au delà du fait que le régime de Macky Sall, elle confirme une chose claire : le développement du Sénégal sera l’affaire exclusive des enfants du pays ou ne sera pas. Plus que jamais, nous avons besoin de souveraineté !
En septembre dernière, le premier ministre Ousmane Sonko et son gouvernement avaient parlé d’un trou de sept milliards de dollars et des comptes truqués.Cette information avait été vivement démentie par l’ancien président Macky Sall.
Aujourd’hui le FMI va plutôt dans le sens des nouvelles autorités et reconnait même une «responsabilité partagée» Cependant plusieurs questions restent en suspens. Comment un pays peut payer des pénalités pour décaissements effectués, certes sur la base de faux chiffres, mais validés par le FMI ? L’institution financière valide-t-il à l’aveuglette ? Le FMI est-il complice ? Toutes les options sont possibles depuis qu’on a vu dans un reportage de Cash Investigation comment les services du FMI, du temps de Dominique Straus-Khan, ont aidé des pays comme le Congo a maquillé leurs chiffres. Le Sénégal n’est pas le Congo, toutes proportions gardées. Cependant, il n’y a pas plus grave erreur que de croire que le FMI et l’alphat et l’omega du développement. Ces instances ne sont pas exemptes de tout reproche.
Pour l’économiste Ndongo Samba Sylla, Il ne s’agit même pas ici, comme le suggére le chef de la mission du FMI, de « déclarations erronées » de la part du gouvernement sénégalais de l’époque. Il s’agit plutôt de savoir comment les services du FMI ont pu perdre de vue plus de 20 % du PIB au cours d’un programme intensif avec ce gouvernement, et ainsi mal mesurer les critères de performance.
« Une partie de cette dette élevée est due au FMI lui-même uniquement en raison des décaissements liés à son programme avec le Sénégal qui n’auraient pas dû être effectués parce que, sur la base de données correctes, les critères de performance du programme avaient été largement enfreints » a soutenu l’économiste.
En novembre dernier, Ndongo Samba Sylla, avec son collègue américain Peter Doyl, avait attiré l’attention sur le fait que les prévisions du FMI sur le Sénégal comportent de grossières erreurs. Des erreurs d’analyse pourraient avoir des conséquences dévastatrices avaient-ils averti.
Une nouvelle ère doit-elle s’ouvrir avec le FMI ?
Le FMI par la voix d’Edward Gemayel chef de mission du FMI au Sénégal entend rapidement présenter des solutions aux nouvelles autorités.
En tout cas, pour Abdourahmane Sarr ministre Sénégalais de l’économie, le plus important est de gérer l’avenir et d’inscrire les actions dans la vérité avec les populations et tous les partenaires.
«La question de la sous estimation de nos déficits et de notre endettement est actée.À la suite des défaillances et des lacunes identifiées par la Cour des comptes, nous sommes en train d’identifier des réformes et mesures correctrices pour renforcer et améliorer la gestion des finances publiques. Cette question est maintenant derrière nous, avec un Sénégal déterminé à honorer tous ses engagements» a soutenu le ministre Sarr.
L’administration Diomaye Faye semble vouloir changer les paradigmes de la trajectoire économique du Sénégal. 60 ans après les indépendances et une économie continuellement sous perfusion d’ajustement structurel et de maquillages, il est temps de trouver de nouvelles voies. La jeunesse de la population sénégalaise pour prendre cet exemple, exige des investissements massifs dans l’éducation, la culture et la santé et ce n’est pas les recettes du passé qui vont nous aider.
En attendant, le gouvernement affiche une détermination et une volonté qu’il faut saluer. C’est tout à son honneur !
«Le Sénégal est un grand pays, non seulement démocratique, mais qui s’est résolument engagé dans la transparence et la bonne gouvernance avec un nouveau leadership politique» a conclu le ministre Sarr.
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