As Mademba Ndiaye. Aux jarbaat membres d’un syndicat ! Nous sommes le 1er mai 2025 et je reprends presque mon texte de 2024 ! Paresse syndicale.
Par un 1er Mai au Sénégal
Pas question de regrets, juste un peu de nostalgie. Le MANIFESTE me manque. Je me demande si la jeune journaliste Mamadou Ramata Diallo sait même ce qu’est un manifeste ! Ce document syndical, en grand format, avec ses lettres noires imprimées sur fond blanc, vert, orange, rouge ou bleu, que l’on affichait dans les rues…
On y dénonçait les conditions de vie des travailleurs, les bas salaires, la bourgeoisie compradore ! On y fustigeait l’impérialisme et ses «valets locaux» ! On y soutenait l’ANC et Nelson Mandela, alors emprisonné, dans leur lutte contre le régime de l’Apartheid, le MPLA en Angola, le FRELIMO au Mozambique, le PAIGC en Guinée-Bissau et au Cap-Vert, tous engagés contre le colonialisme portugais. Sans oublier le soutien à l’OLP, au FDLP, au Vietnam, aux Tupamaros en Uruguay, et tutti quanti…
Chaque mot de chaque manifeste était âprement négocié, car les directions syndicales étaient traversées par des contradictions politiques dans un contexte où la répression n’était jamais loin – surtout contre les partis politiques.
La rédaction du Manifeste du SYNPICS était ainsi une indescriptible bataille sémantique entre nous, membres de la CA, animée par Moussa Paye, Babacar Touré, Orlando Lopez, Papa Mor Sylla, Ibrahima Fall, Mamadou Diop, pour ne citer que quelques-uns de nos regrettés disparus.
C’était une autre forme de syndicalisme. Une époque sans Internet, sans réseaux sociaux, sans radios ni télévisions privées. Voilà, le 1er mai, c’était aussi ça : Une bataille concrète, après une analyse concrète de la situation concrète, comme on disait !
Aujourd’hui, écrire un manifeste opposerait sans doute des journalistes comme Matar Nguer de la com de Université Cheikh Anta Diop de Dakar et Papa Malick Thiam de 7TV, sur la caractérisation de Trump, du Hamas, du souverainisme, ou encore sur l’AES et la CEDEAO !
Bref, les travailleurs sénégalais ont payé un lourd tribut depuis que, dans les années 1920, Lamine Senghor et les marins sénégalais de Marseille (Magatte Codou Sarr, dit Maguette Louis Ndiaye, et Moïse Ba) ont compris que les forces sociales devaient prendre leur destin en main. Il y eut, entre autres, des morts, des emprisonnements, le licenciement de 3000 salariés dont feu Malick Sow Dembel du PAI lors de la grève générale dans la fonction publique sénégalaise.
Trahisons et héroïsmes. Également des amitiés fortes au-delà des divergences politiques.
Et en 2025, il n’y pas pas, à ma connaissance, de manifeste. Normal : nous sommes dans une nouvelle ère, une nouvelle vision, une nouvelle rupture, promise par notre Président, né 281 jours avant le départ de Léopold Sédar Senghor de la présidence, le 31 décembre 1980. Donc hier, presque.
J’ai quand même vu une déclaration du SYNPICS, signée par son Secrétaire général. C’est déjà ça !
Rendons hommage à Abdou Rahmane Cissé (en ces temps de suspension de media, il faut raconter son histoire pur mesurer le chemin dans la bataille pour la liberte de presse !), Mamadou Diop, Alpha Abdallah Sall, Mame Less Camara, qui ont dirigé l’Unpics et @SYNPICS_SN . J’ajoute aussi Madia Diop, Iba Ndiaye Djadji, Mademba Sock, Ibrahima Sène, Alioune Sow, Malick Ndiaye, Gaye Daffé et toutes celles et ceux qui nous ont quittés après avoir, à leur manière, soutenu – avec leurs moyens, leurs convictions, dans un contexte parfois compliqué – le droit des travailleurs à la dignité.
Bonne fête. La lucha continúa !
1 mai (on ne donne pas l’année de naissance d’une jeune dame avant son 100e anniversaire ! ) : Anniversaire de Seynabou Mbodj Khouma. Jarbaat, je pourrais vous parler en long et en large de votre Bajeen Nabou pure Waalo-Waalo du kawar jusqu’aux baraamu tank ! Mais j’ai préféré m’amuser un peu : j’ai demandé à l’IA générative de me la décrire, puisant évidemment ses infos dans le cloud. Le résultat ? Un portrait que j’assume totalement — même si l’IA a (injustement) oublié de mentionner le remarquable travail de Nabou au @CnlsSénégal :
« Seynabou Mbodj est une journaliste sénégalaise reconnue pour sa longue carrière dans les médias et son engagement dans la régulation du secteur de la presse au Sénégal.
Parcours professionnel
«Seynabou Mbodj s’est distinguée par sa longévité au sein du groupe de presse Wal Fadjri @walfadjrisn , où elle a marqué de son empreinte l’espace médiatique sénégalais. Elle a également été membre du Comité d’Observation des Règles d’Éthique et de Déontologie dans les médias (CORED), un organe d’autorégulation du secteur des médias au Sénégal. En tant que conseillère en communication, elle a contribué aux efforts de régulation et de préservation de l’image des médias sénégalais.
Engagements et contributions
Au-delà de ses fonctions journalistiques, Seynabou Mbodj a été active dans des initiatives visant à renforcer l’éthique et la déontologie dans le journalisme sénégalais. Son implication dans le CORED témoigne de son engagement à promouvoir une presse libre, équilibrée et responsable.
Son parcours illustre la place importante qu’occupent les femmes dans le paysage médiatique sénégalais et leur contribution significative à l’évolution du journalisme dans le pays.»
IA n’a pas tout dit ! Joyeux anniversaire Nabou ! Qu’Allah te gratfie d’une longue et heureuse vie. Grand gâteau à base de pataatu walo !
#kebetu #Senegal #Walo #WaloWalo
https://x.com/MadembAS/status/1917958464074133679
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