Laye Iba Faye est journaliste à l’APS. Spécialisé sur les questions de santé, il a plusieurs années d’expérience dans le domaine. Ses pérégrinations et ses reportages dans le pays et en dehors. l’amènent à rencontrer énormément de monde. Abdou Aziz Mbaye qui vient de rejoindre son Seigneur était de ceux qui l’avaient marqué.
Laye Iba Faye • C’est avec une immense tristesse et une profonde stupeur que j’ai appris le rappel à Dieu de Monsieur Abdou Aziz Mbaye, plus connu sous le nom de ‘’Mame Fama’’.
Le président des communicateurs traditionnels du Sénégal Abdou Aziz Mbaye nous a quittés ce dimanche soir à Dakar, à l’hôpital de Fann, des suites d’une courte maladie.
Sa disparition est une perte inestimable pour le monde de la tradition orale, de la médiation sociale et de la parole vivante au Sénégal. Mame Fama n’était pas seulement un communicateur, il était une mémoire, un trait d’union entre les générations, un artisan du lien social.
Son verbe était élégant, sa posture empreinte de noblesse, sa parole toujours mesurée, jamais dans l’excès. Il savait le poids de chaque mot et en faisait un outil de paix, de cohésion et de transmission.
Je garde de lui le souvenir d’un homme généreux, fin et profondément humain. Nous avions partagé une mission au Kenya, lors de la Conférence internationale sur le développement et la population (CIPD+25), tenue à Nairobi du 12 au 15 novembre 2019.
Ce fut une rencontre marquante, dans un cadre de haut niveau, mais c’est sa chaleur humaine qui m’a le plus touché. Nous logions dans le même hôtel, avec feu mon frère et confrère Alassane Cissé (Paix à son âme), Sylvie Diack , Babacar Sy du Centre Conseil Ado (CCA) de Kolda, Imam Moussé Fall et bien d’autres de la délégation sénégalaise.
Ce qui m’a profondément marqué, c’est sa générosité spontanée et son sens de l’humour. À l’heure du dîner, il insistait pour que Sylvie Diack et moi ne dépensions pas nos frais de mission. Il nous confiait, avec un sourire malicieux, qu’il avait reçu l’onction et la bénédiction du Khalife Général des Tidianes, qui lui avait remis une somme conséquente pour mener à bien sa mission.
Souvent, il allait lui-même jusqu’au restaurant le plus proche pour commander, avec cette simplicité qui le rendait si attachant.
La dernière fois que nous nous sommes vus, c’était il y a moins de deux mois, lors d’une réunion à la Direction du Développement du Capital Humain (DDCH). Nous avions longuement échangé, évoqué des souvenirs, en compagnie du président de l’Association des journalistes en Santé, Population et Développement (AJSPD), Eugène Eugene Kaly.
Ce moment, désormais précieux, résonne aujourd’hui comme un adieu discret.
Je prie pour le repos de son âme, afin que le Tout-Puissant l’accueille dans Son Paradis. Mes pensées vont à sa famille originelle, à sa famille confrérique de Tivaouane où il faisait presque office de chargé de communication du Khalife, à ses proches, et à toute la communauté des communicateurs traditionnels du Sénégal.
Qu’Allah lui accorde Sa miséricorde infinie. Qu’il repose en paix.
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