Toujours dans nos pérégrinations dans les dedales du DakArt, nous avons visité le sculpteur Guibril André Diop, Kemboury Bessane, la mairie de Dakar et la nécessité de faire un gros travail sur les archives, puis nous sommes allés à la gare du TER, ensuite nous nous sommes arrêtés à une exposition inspirée du Baol…
Guibril André et Kemboury Bessane à l’hôtel Afifa
Le sculpteur Guibril André Diop explore avec finesse les possibilités du fer, atteignant un niveau remarquable dans son art.
Son travail est mis en lumière, lui rendabt hommage à travers cette exposition témoignant d’un artiste toujours prêt à surprendre.
Ses sculptures cohabitent harmonieusement sur la terrasse accueillante de l’hôtel avec les œuvres récentes de Kemboury Bessane, qui se distingue par une approche subtile et singulière. Une visite qui procure un réel plaisir.
A l’hôtel de Ville de Dakar, de l’utilité des archives
Qu’est-ce qu’une archive sinon un fragment du passé, figé, suspendu, endormi ?
À moins qu’une main talentueuse ne vienne la réveiller, ne lui insuffle une vie nouvelle. À l’hôtel de ville, sous l’œil de la commissaire Ghaël Sall, cette résurrection s’est accomplie. Une exposition où les photographies, documents et témoignages d’un autre temps ne se contentent pas d’être regardés : ils nous regardent.
Mettre les archives au service de la création contemporaine, voilà un pari risqué, mais gagné. Cheikha Styliste Sigil, avec une sensibilité qu’on pourrait qualifier de génie, arrange ces matériaux pour leur offrir une pertinence qui dialogue avec notre présent. Ces fragments ne sont plus simplement des reliques du passé ; ils deviennent des miroirs, des interpellations 👌
Mais à quoi bon exhumer ces « instants » d’un autre temps ?
Sont-ils les preuves d’une époque révolue où « c’était mieux avant », comme le prétendent certains nostalgiques ?
Plus que jamais, le choix des archives exhibées, leur mise en scène, leurs auteurs, interrogent.
Qui étaient ces photographes d’hier ?
Que voyaient-ils, que voulaient-ils que nous voyions ? Et surtout, que taisaient-ils ?
Derrière chaque cliché, chaque pellicule, se devinent des pensées politiques, des cadres suggérés.
Les regards portés sur les sujets photographiés sont rarement neutres, jamais innocents.
En révélant ces biais, l’art contemporain redonne aux archives leur complexité, leur pouvoir d’interroger.
Les archives aujourd’hui
Il n’est pas anodin, sur le continent, que les archives envahissent aujourd’hui les sphères artistiques, particulièrement le cinéma documentaire et la photographie. Des œuvres où le passé s’entrelace au présent, explorent des thématiques aussi douloureuses que la colonisation.
Fait troublant : bon nombre de ces archives diffusées dans des productions audiovisuelles ne proviennent plus seulement des fonds français. Elles sont russes, allemandes, polonaises…
Ceci doit nous inviter à repenser notre politique nationale d’archivage. L’enjeu dépasse le simple devoir de mémoire : il s’agit de préserver notre voix dans l’écriture de l’Histoire. Car si nous ne conservons pas nos propres traces, d’autres se chargeront de raconter notre passé, avec leurs biais, leurs intérêts.
Les archives, loin d’être de simples pièces de musée, sont des outils pour réinventer le présent. Entre les mains de créateurs comme Cheikha, elles transcendent leur statut figé pour devenir des œuvres vivantes. À nous de leur offrir un futur digne de ce qu’elles ont à nous dire. Une belle à voir (si elle est toujours ouverte)
Ma Biennale dans une collection enracinée dans la terre du Baol
Au premier étage du 39, rue Jules Ferry, la créatrice de mode Diarrablu étonne.
Profitant de la Biennale, elle y dévoile, le temps d’un OFF, une collection enracinée dans sa terre d’origine, le Baol.
Un univers où signes et formes se marient avec élégance, comme en témoigne cette robe inspirée de sa grand-mère plus que centenaire 🙏.
C’est dans ces souvenirs et ces formes intemporelles que la mathématicienne, autrefois analyste à Wall Street, a puisé l’élan pour tout quitter et se consacrer au design.
Diarrablu conceptualiser, élabore et produit. Le tout porté par un récit attractif.
Les pièces issues de ses ateliers sont d’une sophistication rare, fruit d’un travail minutieux.
Il y a dans les créations du Baol une émotion palpable : un subtil mélange d’audace, de savoir-faire artisanal et d’exigence pour la qualité.
Dans le cadre des pôles stratégiques du Plan Sénégal Émergent 2050, ne serait-il pas judicieux d’envisager la création d’une zone industrielle dédiée à la couture et à la chaussure ? Ces produits, pour lesquels le Baol a longtemps été un centre de production majeur, mériteraient d’être redécouverts et valorisés.
Ma Biennale Hall de la gare de Dakar
De la protection des œuvres dans l’espace public
Dans le hall de la gare de Dakar, une belle expo sur les archives y est présentée.
Personnellement, j’ai troube les QR codes sur les œuvres et la consigne d’interdiction de toucher pas très appropriés. Ces éléments, étrangers à l’œuvre, l’amputaient d’une portion qui altère le « regard global ».
Une autre scenographie aurait-elle permis d’être moîs envahissant sur les œuvres ?
Les QR codes ? Peut-être inutile de les faire si grand, si on ne peut ne pas les mettre.
Laisser un commentaire