Ma Biennale au fil des jours…(3)

La Biennale 2024 tire à sa fin. Pendant un mois, les artistes, venus de partout, ont fait preuve d’une créativité remarquable en présentant des oeuvres variées et inspirantes. En mode finissage…un tour d’abord chez PARTECH où l’exposition Dakar Nid D’Artistes d’Aisha Dème, présente Soly Cissé. : expérimentation permanente du probable…puis un détour à l’espace imaginé par Collé Ardo Sow, histoire de revisiter le textile…le pagne…

Ma Biennale au fil des jours…(3), Information Afrique Kirinapost

Soly Cissé dans ses œuvres au DNA

Voir le travail de cet artiste procure toujours de l’apaisement. Il peint comme on s’élève. Avec urgence.

Un besoin (une énergie?) de capter, là, ce qui se consume depuis trop longtemps, et qui nous interpelle, vous et moi.

De son travail de ces dernières années, il EST entre peinture, dessin et sculpture. Des œuvres où les opposés se heurtent, reflétant la dé-liaison d’un monde en rupture. Avec une intuition prudente mais déterminée, il ne se contente pas de montrer : il dit.

Une parole humble mais essentielle, portée par la volonté de rappeler à l’Existant sa propre fragilité.

A la villa PARTECH où ses œuvres sont montrées par Aisha Dème, Soly pointe un probable espoir, pour ce qui reste à sauver.

Vous y verrez d’autres superbes offres visuelles sur lesquelles je reviendrai.

Taar

Ma Biennale au fil des jours…(3), Information Afrique Kirinapost

À l’espace conçu par Collé Ardo Sow 

Il fut un temps, un temps très lointain, comme le chantait feu Laye Mboup, où, dans certaines concessions, il n’y avait qu’un seul pagne.

Les hommes se le partageaient à tour de rôle pour sortir, tandis que les femmes, modestement, couvraient leur intimité dans l’enceinte des concessions, et que les enfants, eux, couraient nus dehors.

Ainsi allait le monde pour certains, jusqu’à ce que le pagne devienne accessible à tous.

Aujourd’hui, grâce aux mains expertes et aux esprits créatifs, nous sommes devenus un peuple qui, face au choix entre se vêtir et se nourrir, privilégie toujours le premier.

La Biennale 2024 a ravivé cet héritage, réinterprétant la vêture, la parure et la chaussure dans un dialogue avec notre époque, en couleurs et en formes.

Dans une scénographie qui aurait pu encore mieux sublimer les œuvres, le magnifique espace conçu par Collé Ardo Sow, commissaire de l’exposition, a accueilli les créations de quelques grands noms du design textile sénégalais :

Le finissage de cette belle exposition a eu lieu hier, vendredi.

 

 

Share

Auteur et Critique d'Art, Umar Sall est une figure connue du milieu culturel dakarois. Il s'intéresse à la richesse des langues traditionnelles. D'origine Pular, qu'il parle couramment, il a aussi une maitrise bluffante du walaf (À l'ecrit comme à l'orale). Umar Sall a une parfaite connaissance du fait culturel. Dés lors, ses analyses et ses reflexions sont pour le moins attendues. Retrouvez- les sur Kirinapost. À lire : Les Coquillages de la mort" Editions Broché – 2014

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *