Dans le cadre du cycle cinématographique «Archi-doués», L’institut Français a projeté jeudi dernier cinq courts métrages célébrant la richesse architecturale du continent.
Après le succès du cycle «Dakar mon Amour» l’Institut Français en partenariat avec le Goethe Institut Sénégal propose actuellement «Archi-doués» en ce mois du patrimoine.
Dans une salle remplie, les spectateurs ont pu regarder Mass Design Group : une architecture pour la justice et la dignité humaine (4’16, 2023, LFGAB, Kevin Kimwelle : Du déchet à l’architecture (5’28, 2023, LFGAB) Typha, matériau biosourcé du fleuve Sénégal (4’34, 2023, LFGAB), Femmes bâtisseuses et Patrimoine en Afrique (27’30, 2018, Amélie Esséssé) et An Architect Between (18’23, 2016, Daniel Schwartz) dans lequel figure l’architecte de renom d’origine burkinabé Francis Kéré.
Autant de films, autant de moments pour magnifier la construction avec les matériaux locaux. L’artisan Mamadou Mbaye dans Typha, matériau biosourcé du fleuve Sénégal, ainsi que l’ingénieur Doudou Dème patron de Élémenterre, entreprise de construction spécialisée dans les systèmes constructifs en terre ont, entre autres, rappelé la qualité qu’offre le matériau local et la robustesse des bâtiments utilisant uniquement de l’argile et du typha à la place du ciment et du fer pour la construction.
« Les gens sont habitués au ciment et au fer mais avec ce type de bâtiment écologique je n’utilise que du matériel de mon environnement immédiat » faisant allusion au Typha présent dans sa region de la vallée du fleuve Sénégal
Face aux problématiques liées à l’environnement, l’utilisation de matériaux de proximité reste la meilleure solution pour diminuer l’empreinte carbone. Le biologiste Ernest Dione coordinateur national du programme Typha Fuel Construction West Africa (TyCCAO) est allé dans le même sens tout comme l’architecte Nzinga Biegueng Mboup est une architecte sénégalaise spécialisée dans la conception et la construction bioclimatique utilisant de la terre et des matériaux biosourcés d’origine locale.
Kevin Kimwelle : du déchet à l’architecture, met en avant le recyclage des déchets dans sa construction. Son entreprise construit ainsi des écoles et des édifices publiques en Afrique du Sud.
À travers l’architecture, le spectateur découvre, la mémoire, l’identité des terroirs, les savoir-faire également.
Justement, dans Femmes bâtisseuses et Patrimoine en Afrique de Amélie Esséssé, il est question de patrimoine et d’histoire. La reconstruction, par les femmes nigiriennes d’Ayourou de la maison de Jean Rouch réalisateur et ethnologue ayant dédié sa vie à observer les peuples africains est un bel exemple de savoir-faire et de travail collectif.
Francis Kéré l’architecte burkinabé essaye aussi d’amener les communautés à s’engager collectivement pour construire ensemble leurs édifices. Dans An Architect Between de Daniel Schwartz, le premier Africain à recevoir le prix Pritzker d’architecture en 2002, montre comment dans chaque projet, il implique la communauté pour laquelle il doit construire.
Il échange avec les gens, leur apprend des techniques de construction et d’entretien. Pour lui, il est fondemental d’associer les populations, surtout lorsqu’on veut, comme il le souhaite, construire des bâtiments adaptés basés sur le réemploi et le recyclage.
Toute la soirée, les spectateurs ont eu droit à des films inspirants. Finalement, vivre en harmonie avec notre environnement, dans des bâtiments non polluants, durables, et adaptés aux températures est à portée de main. Il urge que les gouvernants aient la volonté politique pour s’engager dans cette voie plus que salutaire.
En attendant, le cycle cinématographique Archi-doués se poursuit le 30 janvier prochain avec notamment au programme La mosquée de Bobo Dioulasso, un patrimoine vivant Durée : 4’41 / Production : 2023.
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