Le philosophe Souleymane Bachir Diagne a reçu un immense hommage à l’université de Columbia, à New York, où il termine sa carrière d’enseignant chercheur après plus de quinze ans sur le campus.
C’est une page qui se tourne pour Souleymane Bachir Diagne. Le réputé professeur de philosophie va entamer une nouvelle étape de sa vie si exaltante de chercheur.
Pour Emmanuelle Saada, responsable du département de français de l’université Columbia, il était plus que normal de célébrer le grand professeur qu’est Souleymane Bachir Diagne.
« Cet hommage est tout naturel pour un grand professeur, un grand intellectuel qui apporte énormément dans plusieurs champs, et on voulait respecter cette tradition pour Souleymane, qui laisse un héritage immense à Columbia » a expliqué l’historienne et sociologue française.
Entouré de sa famille, mais évidemment de ses collègues universitaires de toutes les disciplines, le professeur Souleymane Bachir Diagne spécialiste de l’histoire des sciences et de la philosophie islamique a été au cœur de trois jours de conférence autour de son oeuvre.
« Je ferme la boucle du troisième chapitre de mon parcours philosophique, rempli d’émotions, et avec le sentiment du devoir accompli » a réagi l’intellectuel et ancien élève de Derida et Althusser.
Avec plus de trente intervenants de marque, comme le souligne RFI, dont, entre autres, les philosophes Philippe Gouët et Françoise Blum, mais aussi le Marocain Ali Benmakhlouf, l’évènement a permis de revenir sur l’impact interdisciplinaire du chercheur natif de Saint-Louis sur le milieu universitaire.
Professeur de philologie française et romane, directeur de l’Institut d’études africaines ; département de philologie française et romane à |’Université Columbia, Souleymane Bachir Diagne, régulièrement cité parmi les plus grands penseurs de notre temps, a révolutionné les études françaises dans le prestigieux établissement et en Amérique tout court comme le souligne toujours Emmanuelle Saada.
« Il a eu un rôle fondamental dans le renouveau des études françaises sur notre campus. Il a amené une dimension africaine, globalisante par ses études, par ses analyses. C’est un très grand monsieur, et une personne qui a impacté, et impactera encore, par ses travaux » dira-t-elle.
Souleymane Bachir Diagne continuera d’être actif, il prépare la publication de pas moins de trois ouvrages, va animer des conférences à travers le monde et se réjouit déjà de pouvoir passer plus de temps dans son Sénégal natal.
« J’ai passé de superbes années ici, des années heureuses. Des années décisives pour ma carrière, aussi, car les publications et les travaux que j’ai réalisés ici ont eu un impact sans commune mesure avec les précédents travaux que j’avais réalisés » a-t-il souligné.
Souleymane Bachir Diagne est un des tous premiers sénégalais à intégrer l’Ecole Normale Supérieure après Omar Blondin Diop. Agrégé de philosophie (en 1978), il obtient en 1988 son doctorat d’Etat en philosophie de l’Université Paris Sorbonne. Avant de rejoindre l’Université Columbia à New York en 2008, il a enseigné vingt ans la philosophie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal, puis huit ans à l’Université Northwestern, à Chicago.
Ses publications les plus récentes sont : Le fagot de ma mémoire; L’encre des savants. Réflexions sur la philosophie en Afrique ; Comment Philosopher en islam, Paris ; Philosopher en islam et en christianisme (avec Philippe Cappelle-Dumont).
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