S’il y a une évidence à laquelle les Sénégalais doivent se conformer, c’est bel et bien le fractionnisme, le scissionnime politique au sommet de l’État.

Le président Diomaye Faye et le premier ministre Ousmane Sonko. Derrière les sourires, une fracture…
Entre les deux sommités Républicaines à l’instar du Président de la République et son Premier Ministre, la fracture Politique est à son apogée.
Il faut toutefois rappeler qu’un gouvernement est éminemment politique. Il porte une vision Politique qui lui donne cette prérogative de porter des idéaux politiques sous-tendant ces actions et maintenant son attelage .
Depuis pas mal de temps, nous avons tous constaté que l’attelage gouvernemental s’est fragilisé sous l’autel de postures politiques clivantes et trés divergentes.
Un Ministre de la République avait déja parlé de la «justice des vainqueurs». Cette déclaration peut être vue sous l’angle de divergences politiques mais surtout sous l’angle de posture de non ancrage au principe de non alignement.
S’en est suivi d’autres actes fragilisant la solidarité gouvernementale et même l’ossature républicaine.
La politique a repris la mainmise sur les affaires courantes au sommet de l’Éxécutif. Mais l’apogée de cette fracture politique et idéologique viendra avec la restructuration de la Coalition Diomaye Président.
Avec un président de la République qui était jusque là au dessus des chapelles politiques et qui veut désormais vouloir piloter en s’appuyant sur un appareil politique dont il serait le chef absolu, la guerre des ambitions et de la légitimite politique semble déclenchée.
Le président de la République Bassirou Diomaye Faye est rattrapé par les réalités du pouvoir ? En tout cas, en nommant Mme Mimi Touré comme coordonnatrice de cette coalition, il tente d’affirmer son leadership politique autour de sa personne. Il veut être l’Alpha et l’Oméga de cette coalition et rester le principal leader.
Que lui vaut cette posture? En voulant avoir la mainmise sur un appareil politique, le président de la République se démarque du leadership de PASTEF incarné par le premier ministre Ousmane Sonko.
Il vient de signer un pacte de non allégeance à son parti originel mais surtout vient affirmer son décalage idéologique et surtout en rompre le pacte…celui le liant au PASTEF évidemment. Et pourtant à y regarder de plus près, c’est la ligne sur laquelle le candidat de PASTEF, désigné par Ousmane Sonko a remporté les présidentielles et son parti, les législatives qui suivirent. Ce qui avait consacré le fameux slogan de campagne qui fit mouche: «Diomaye moy Sonko» !
Entre la ligne historique et frontale du PASTEF, le Président de la République choisit une voie plus conciliante et plus conformiste…
Ailleurs, en Afrique du Sud notamment, on a eu la commission Justice et Réconciliation.
Au Sénégal aujourd’hui, il semble clair que le président insiste plus sur le mot réconciliation tandis que son premier ministre lui, met davantage la Justice en exergue. Les deux termes sont aussi importants l’un que l’autre.
C’est le début d’une COHABITATION POLITIQUE au sommet de l’État.
Les approches, les postures et les visions politiques sont clivantes. Nous assistons à deux paradigmes Politiques antagonistes et radicalement différents .
Entre le président de la République et son premier ministre et leur proximité tant brandie, leur divorce politique et idéologique est intagible et indélibilie.
Récemment, le premier ministre Ousmane Sonko l’a dit à l’Hémicycle «Je ne travaille pas pour Diomaye mais pour le Sénégal sous l’autorité du président de la république».
En faisant cette assertion il confirme et affirme cette dissonnance idéologique en se désolidarisant des actions politiques du Président et surtout en réafirmant son ancrage idéologique à PASTEF.
Maintenant, en dehors des relations humaines qui peuvent les lier, la politique ne les réunira pas. Et cette dichotomie idéologique se répercutera au sommet de l’État. D’où les postures différentes sur la question de la Guinée-Bissau.
La diplomatie est un autre soubassement et prolongement de la politique. S’en limiter à dire que c’est la seule prérogative du Chef de l’État, c’est aussi ne pas comprendre cette guerre de leadership qui se dessine au dessus de nos frontiéres.








Laisser un commentaire