Mois de la Casamance sur kirinapost. Nous vous ferons découvrir 20 personnalités de la région Sud ayant marqué le pays…
Émile Badiane
Homme politique et ancien ministre du gouvernement Senghor, Émile Badiane est né en 1915 à Tendième, village du département de Bignona, qu’il dirigea plus tard en tant que maire. Émile Badiane fut un élève brillant et sorti major de sa promotion de l’école William Ponty. Très tôt militant, il fonde avec ses camarades le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) en 1947. Ledit mouvement connaîtra une scission qui enfantera une faction indépendantiste au début des années 80. L’ancien responsable de l’Union Progressiste Sénégalais (UPS) en Casamance, qui donna naissance au Parti Socialiste en 1976, a été Ministre de l’Enseignement Technique et de la Formation des Cadres de mars 1960 à février 1970. L’enseignant de formation sera aussi ministre de la Coopération de février 1970 à son décès brutal en décembre 1972. Plusieurs infrastructures et routes portent son nom dans sa région natale et dans le pays.
Édouard Diatta
Édouard Diatta est un homme politique et ancien ministre sénégalais. Il est né en 1913 à Karabane en Casamance. Il fréquente l’école des pères du Saint-Esprit, c’est à cette époque qu’il fit la connaissance d’un certain Léopold Sedar Senghor.
En 1946, Édouard Diatta est élu député à l’assemblée territoriale puis à l’assemblée nationale au moment des indépendances. Peu avant, il épouse à Saint-Louis Clotilde D’Erneville. Il faut dire que ce mariage n’était pas vu d’un bon œil. Les saint-louisien se demandant comment un « sudiste » peut-il épouser une fille d’une grande famille de leur ville ? Finalement le mariage fut acceptée et célébrée. De cette union naitra 3 enfants dont l’ambassadeur Bruno Diatta Chef du protocole de la Présidence de la République de 1979 à son décès (1948-2018). Ce dernier aurait pu figurer sur ce classement mais n’est-il pas plus saint-louisien désormais ? Une belle histoire pour montrer l’effectivité et la nécessité d’une union nationale.
Édouard Diatta deviendra Ministre des Travaux publics et des Transports en 1957 et en 1958, il devint ministre de la santé. Ce digne fils de Casamance est décédé en 1971.
Julien Jouga
Julien Jouga est sans doute le Directeur du Chœur sénégalais, le plus célèbre. Né en 1931 et disparu en 2001, il fut le plus grand précurseur du chant polyphonique des ethnies du Sénégal dans le Chœur, jusqu’alors dominé par le chant Grégorien. Julien Jouga intégra des chansons traditionnelles wolofs, créoles, diolas, sérères à son répertoire et même des textes issus de la poésie musulmane. En cela, il est une des figures les plus emblématiques du dialogue inter-religieux qui prévaut au Sénégal. Jusqu’à la fin de sa vie, il n’a cessé de voyager à travers le monde et de multiplier les expériences, notamment avec des chanteurs français comme Maxime Le Forestier, le saxophoniste camerounais Manu Dibango ou encore le grand percussionniste Doudou Ndiaye Rose.
Jules François Bocandé
Au panthéon des grands footballeurs sénégalais, Jules Bocandé occupe une place de choix. Adolescent, il remporte le concours du jeune footballeur et intègre l’équipe première du Casa-Sports. Exilé en Belgique après avoir été suspendu par la Fédération Sénégalaise de Football suite à coup de tête donné à un arbitre, Jules Bocandé va commencer à écrire sa légende en terre européenne. Prémonition dans le jeu, le coup de tête deviendra une de ses spécialités et il marquera beaucoup de buts ainsi. En 1984, il est repéré par le FC Metz. Ses performances le font revenir en équipe nationale. Très rapidement, il en devient le buteur patenté. Alors que le Sénégal peine à se qualifier en coupe d’Afrique, Jules Bocandé l’y envoie 17 ans après Asmara. Ce soir-là, entouré d’une génération formidable, parmi lesquels Omar Gueye Sene, Amadou Diop, Thierno Youm ou encore Roger Mendy, autre casaçais de légende, Jules Bocandé inscrivit 3 buts face au Zimbabwe. 3-0 : le Sénégal est de retour en CAN. Nous sommes en 1986. La même année Bocandé devient le premier africain meilleur buteur du championnat de France.
Musa Molo
Fils du Chef peulh Alpha Yaya Molo Baldé, Musa Molo est un souverain du royaume du Fouladou. Il hérita du trône lorsque son père, fondateur du royaume décéda.
L’histoire raconte que El Hadj Oumar Tall le sage de Bandiagara, de passage à Sulabali pour voir Alpha Molo prédît à l’épouse de ce dernier la venue d’un fils à l’aura immense. Sa prédiction arriva. Musa Molo naquit à Sulabali vers 1846.
Devenu roi, Musa fait montre d’une grande intelligence et d’une rigueur à toute épreuve. Proche du colon, il participe avec lui à la capture du grand marabout Mamadou Lamine Dramé en 1887. Par la suite, ses relations avec les français se détériorent. Gallieni le décrit comme « l’un des chefs les plus intelligents de toute cette partie du Soudan. » Il est bien plus célèbre que son père, mais c’est vraiment ce dernier qui a réussi à unifier le Fouladou. Exilé à Keserekunda en Gambie, Musa Molo meurt en 1931.
Laisser un commentaire