Dans un de mes précédents posts, je prédisais que: » ce brouillard démocratique ne durera pas. L’issue finale sera une épreuve terrible, mais elle soulèvera le couvercle et permettra de constater, si nous sommes encore vivants ou déjà morts. » Il semble bien que nous y sommes!
Le couvercle de la boîte a sauté ! Pandore a laissé échapper toutes les vérités ! Une magistrale Pandore qui expurge toute la démesure d’un règne finissant, toute la peur panique d’un système qui tente de se maintenir à tout prix, toute la peur panique des lendemains de l’après-pouvoir qui tétanisent et produit du désordre. Mais aussi et surtout une Pandore qui couronne ce mouvement de réveil car l’heure n’est plus aux nuances et ce qui l’emporte, avec une puissance que nul ne peut prévoir, c’est bien la grande bascule de l’autorité, la fin de la peur chez les masses.
Sonne ainsi le temps des peuples face à l’hiver de la démocratie. Ce moment précis où l’on sonne le glas de la tyrannie est un dénominateur commun qui se révèle au coeur des processus actuels…
Le blindage pouvoiriste de la limite territorialisée
Nos organes démocratiques sont des morts-vivants. Il ne s’agit plus de les réanimer, mais de les dévitaliser. Le blindage contemporain du cartel yakariste de la limite territorialisée y apparaît comme une réponse asymétrique à la perception d’un péril asymétrique. En se préoccupant d’«enfermer dehors » les indésirables patriotes, et de réduire à néant toute forme d’opposition démocratique, c’est-à-dire de prévenir un danger asymétrique, cette politique du Mur a créé un espace public asymétrique. Asymétrique par le pouvoir de décision de la séparation que s’arroge l’une des parties, la plus puissante, tandis que l’autre est séparée de fait. Asymétrique par le pouvoir de contrôle qui se déploie ainsi, incarné par une lourde technologie militaro-policière, dans le triage des personnes – de leurs statuts.
Asymétrique par le pouvoir de catégoriser qui vient légitimer la séparation, en définissant un espace de la sécurité et un espace du risque, un statut de reconnaissance et un statut de suspicion, une liberté de circulation et une limitation de la liberté de circulation, une reconnaissance de la dignité et une imposition de l’humiliation.
On peut également questionner ici les termes de certaines controverses savantes : la légitimation du pouvoir peut-elle s’appuyer sur l’indifférence, l’apathie, le conformisme ou la versatilité de l’opinion et s’organiser principalement dans la reproduction, voire la refondation de collusions entre dirigeants politiques, économiques et autres corps de la vie institutionnelle, tous membres des secteurs stratégiques de l’Etat ?
N’est-ce pas dans leurs modes d’agrégation et de composition que ces engagements différenciés, ces opportunismes, ces ralliements, ces conversions, mais encore ce conformisme de l’opinion, et ces routines de l’Etat produisent et tiennent les régimes?
Une invite à la nécessaire refondation
S’insurger contre le non-droit, refuser l’inique et l’arbitraire devient une invite à la nécessaire refondation…Je ne sais pourquoi ce mot sent la bonne terre. Ce mot rime d’ailleurs avec « résurrection ». Et c’est vers la résurrection du Sénégal que tend chaque être qui est sorti de sa torpeur et de son nid douillet pour réclamer ses droits les plus élémentaires.
Chaque être, complètement obnubilé par ces « empereurs », pour la plupart, vains, insatiables et nageant dans la turpitude.
Ils ont beau affirmer que vouloir défendre la liberté, c’est encore une fois, imposer nos idées subversives, voire populistes et même terroristes à des peuples qui n’en ont pas besoin, aussi, comme le petit garçon du conte d’Endersen, perché sur l’épaule de son père, le peuple crie: « Mais l’empereur est nu ! »
Passer du subir à l’agir
Il nous faut refuser le statu-quo pour réinventer une nouvelle forme de puissance publique, reconstruire une intelligence collective, un pouvoir avec, pour susciter une prise de conscience massive, une mobilisation! Mais aussi résister aux leurres de la pensée dominante, les détricoter, construire collectivement des propositions alternatives visant la réappropriation humaine des communs nous permettant de délibérer de façon démocratique et de passer du subir à l’agir!
Nous sommes dans une bifurcation historique, car s’annonce une aventure indéterminée où la régulation citoyenne aurait en responsabilité l’urgence du vivant. Par conséquent, rien à faire contre l’autisme volontaire, il n’est pas plus aveugle que celui qui ne veut rien voir.
Le vent du changement de personnels politiques s’est irrémédiablement levé et c’est un mouvement général dynamique que rien, ni personne ne pourra retenir. Les partisans du nouveau paradigme en parlent haut et fort et sont placés dans des positions de visibilité et de pouvoir; et l’énergie se concentre sur la conversion des personnes susceptibles d’être ouvertes au changement. Faisons en sorte que cette intelligence en mouvement qui nous anime soit collectif.
Les esprits fertiles et dévoués doivent se bouger et secouer le pays dans le bon sens. La léthargie n’est désormais plus de mise! La démocratie a la légitimité pour elle et l’avenir devant elle.
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