Le pouvoir n’a plus seulement trois visages. Il en a un quatrième, bien visible, bien bruyant, parfois dérangeant : celui des militants.
Les militants sont un pouvoir. Attention à le réduire à une simple armée de partageurs sur les réseaux sociaux.
Ce pouvoir-là ne se cache pas. Il parle, il interpelle, il conteste, il valide ou invalide des nominations, et parfois même oriente la direction politique du pays. Pastef, de l’opposition au pouvoir est passé maître de ce jeu. Ses militants savent se faire entendre.
Le Premier ministre Ousmane Sonko ne s’y est pas trompé : il les écoute. Non par faiblesse, comme le prétendent certains intellectuels (et opposants?) , mais parce qu’il sait que la légitimité d’aujourd’hui ne se décrète plus entre technocrates, elle se conquiert au sein des masses.
Cette réalité dérange. Elle grince. Elle heurte les gardiens de l’orthodoxie républicaine qui refusent d’admettre que le politique change de nature. Pour eux, écouter les militants, c’est céder. Pour nous, c’est gouverner avec le peuple, pas au-dessus de lui.
Ce qui heurte certains observateurs (opposants?), c’est l’écho de ce pouvoir qui résonne au sein des instances comme l’assemblée nationale.
Au Pastef, le choix semble largement assumé : un militantisme non reconnu finit toujours par devenir un contre-pouvoir incontrôlé.
Alors oui, il faut nommer ce moment. Oui, il faut penser le pouvoir militantif, non comme un caprice de rue, mais comme une donnée centrale du politique sénégalais contemporain.
Ceux qui refusent de le voir resteront à la marge de l’histoire qui s’écrit.
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