LE 25 décembre 1745 naissait en Guadeloupe le compositeur, virtuose et grand escrimeur Joseph Bologne devenu chevalier Saint-Georges.
Il est important de se souvenir qu’à toutes les époques, y compris pendant l’esclavage, dans les colonies ou en métropole, des Noirs ou Métis comme Saint-Georges purent par leurs talents exceptionnels, leurs facultés relationnelles, s’imposer et devenir des figures historiques en environnement hostile.
Malgré le préjugé de couleur qui leur fermait les portes, ils parvinrent à biaiser l’anthropologie des Lumières blanches, parce que musicien et compositeur au moins égal de Mozart, et maître d’armes ayant servi militairement pour la république.
Certes le Chevalier Saint-Georges (1739 ou 45-1799) eut un père blanc, planteur riche et influent, qui lui assura une éducation aristocratique de qualité, mais celle-ci ne n’éteint jamais les cabales et intrigues dont il eut à souffrir sa vie durant.
Son entregent put le protéger relativement, bien qu’il eut à faire face à des accusations de proximité voire de complicité avec les royalistes.
Il paraît évident que la condition de celui qui était né d’une mère esclave, esclave donc, resta précaire en définitive dans une société coloniale et esclavagiste, Saint-George tentant d’y trouver une place juste.
A l’arrivée le compositeur et violoniste laissa une œuvre important le témoignage d’une vie exceptionnelle de « nègre »au siècle où les Lumières savaient aussi produire de l’ombre.
La vie de ce virtuose, qui fut aussi un héros de la Révolution française, mérite d’être connue. Sa musique interdite par Napoléon Bonaparte, lorsqu’il rétablit l’esclavage en 1802, est une immense richesse.
Une vingtaine d’ouvrages revient sur la vie et l’oeuvre du chevalier de Saint-Georges. Parmi lesquels: Le Chevalier de Saint-George de Claude Ribbe, Monsieur de Saint-George, le nègre des Lumières d’Alain Guede, La treizième mort du chevalier de Daniel Picouly, Le collier de la reine d’Alexandre Dumas…
U1n film de Stephen William nommé « Chevalier » retrace l’histoire du chevalier à partir de son arrivée à Paris à l’âge de 7 ans. Le biopic s’ouvre sur un duel fascinant au violon entre Saint-Georges et Mozart, devant un public averti et conquis. Il revient sur sa maman, esclave d’origine sénégalaise et sur le racisme dont il sera victime pour prendre la direction de l’opéra de Paris.
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