Le 18 Décembre 1962, Mamadou Dia Président du Conseil du Gouvernement est arrêté par un détachement de paras-commandos. S’ouvre alors la crise dite de 1962, qui plonge le Sénégal dans une instabilité dont les conséquences sont encore perceptibles.
Dés son accession à l’indépendance, le Sénégal se repose sur un duo prometteur. Léopold Sédar Senghor et Mamadou Dia. Le premier, agrégé de Lettres, devient président de la république, le second, enseignant sorti de William Ponty est le Président du Conseil de gouvernement et détient l’essentiel du pouvoir.
L’entente, malgré remous, est correcte jusqu’à la crise de 1962. Dia spécialiste des questions économiques, bien influencé par son professeur François Perroux, entame un changement radical dans son ambitieux plan quinquenal de développement.
Ce n’est pas trop du goût de la France qui ne voit pas tout ça d’un bon oeil. Cela tombe bien pour Senghor devant la tenuité de sa fonction présidentielle, se verrait bien à la barre tout seul.
En décembre 1962, Mamadou Dia est accusé d’avoir tenté un coup d’État contre Léopold Sédar Senghor en mobilisant l’armée pour empêcher une motion de censure déposée par l’Assemblée nationale. Cette motion visait à destituer son gouvernement. La crise a culminé avec l’arrestation de Mamadou Dia et de plusieurs de ses proches collaborateurs.
Ancien colonel de l’armée francaise, le saint-louisien Amadou Fall, qui fut élevé au grade de général à l’indépendance et qui fut le premier Chef d’etat major de l’arméé senegalaise, reuni lors des évènements ce 17 decembre 1962 tous les jeunes officiers pour leur demander la neutralité de l’armée dans le conflit politique qui opposait Senghor et le Président du Conseil Mamadou Dia.
Cet accord de neutralité va etre rompu par le colonel Jean Alfred Diallo sous la pression du Colonel Leblanc commandant la base militaire francaise du Cap-Vert.
Peu avant les evenements la France avait rapatrié au senegal le Colonel Jean-Alfred Diallo *qui commandait le bataillon de Génie de Versailles*.
Léopold Sédar Senghor qui n’avait pas les pouvoirs constitutionnels le nomma illégalement, Chef d’État-Major Général des Armées (CEMGA) à la place du Général Fall afin qu’il prenne parti pour lui dans la crise qui l’opposait à Mamadou Dia
Le général Amadou Fall fut mis aux arrêts à Gorée* pour 60 jours avant d’être assigné à résidence puis radié des cadres de l’armée.
Mamadou Dia avec quatre autres ministres, Valdiodio N’diaye, Ibrahima Sarr, Joseph Mbaye, Alioune Tall et beaucoup de compagnons dont Assane Diop Pathé membre influent du cabinet du President du Conseil, sont traduits devant la Haute Cour de justice du Sénégal du 9 au 13 mai 1963. Alors que le procureur général ne requiert aucune peine, il est condamné à la prison à perpétuité tandis que ses quatre compagnons sont condamnés à 20 ans d’emprisonnement ; ils seront détenus au centre spécial de détention de Kédougou.
Quelques mois avant l’eclatement de la crise, la tension etait réelle. Le président du Conseil savait que Senghor, attirait non pas pat l’argent mais plutôt par le prestige du pouvoir, preparait contre lui.
Mamadou Dia, obnubilé par la transformation du pays, prefera, écouter son cœur plutôt que la réal politik. Pour Dia, il ne saurait y avoir de clash entre Senghor et lui puisque Léopold, comme il l’appelait, était son ami.
Comme il (Dia) l’avait soutenu au moment des soubresauts de la fédération du Mali, leur entente peut connaître que des troubles passagers.Autour d’une table, les angles pouvaient être arrondis. C’était la conviction de Dia. Senghor était dans un autre schéma.
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