Le festival de Jazz de Saint-Louis a du souci à se faire. Le programme OFF attire d’année en année beaucoup de monde. Celui proposé au tennis Club prend de plus en plus de place. Fallait surtout pas rater ça. Même le maire de la ville y a fait un tour…
C’est un autre festival. After Jazz cela s’appelle et il est organisé par Kojito une des boîtes de productions de spectacles les plus réputées sur la place de Dakar. Dédié cette année à l’instrumentiste Habib Faye décédé il y a un an, After Jazz réunit dès la fin du programme IN tous ces festivaliers souhaitant prolonger la nuit. Mais pas qu’eux. Le programme est tellement alléchant que certains ne viennent désormais à Saint-Louis que pour lui. Pape & Cheikh, Omar Pene, Woz Kaly, Souleymane Faye, Mama Sadio. Pour ne parler que d’eux.
L’autre force de cet autre festival, c’est l’organisation. Franchement le festivalier qui débarque à Saint-Louis peut avoir l’impression que le OFF c’est le IN. Pas en matière de programmation, mais plutôt en terme de présence et de visibilité. Les affiches de l’After Jazz sont partout dans la ville, les flyers sont distribués dans tous les endroits, les bars, cafés, et petites boutiques. Quant aux voitures tunées aux affiches de l’After, elles circulent sans cesse dans les rues de Ndar. Enfin, les Pass-média sont remis à qui de droit assez rapidement. Ils veulent de la visibilité et savent comment s’y prendre. Tout le contraire du festival officiel. C’est un supplice, un calvaire pour les journalistes que de devoir retirer un badge de presse au syndicat d’initiative (siège du festival). Vous avez beau envoyer un mail comme la procédure la demande, se plier à toutes les étapes annoncées, la réalité est tout autre.
Il faut entendre les organisateurs dire : cette année notre priorité ce n’est pas la presse en ligne. Hé bien monsieur, même CNN, RFI, France 24 mettent beaucoup d’énergie sur leurs supports en ligne notamment leurs réseaux sociaux. À ce niveau (presse), l’association Saint-Louis Jazz est restée au 20e siècle.
Revenons à L’After. Ce n’est pas forcément du jazz, même si le Jaam Jazz a été le premier groupe à s’y produire en cette édition 2019 en première partie de Pape & Cheikh. Disons-le, un festival Jazz aujourd’hui et même hier s’ouvre accueilli d’autres courants. Youssou Ndour joue à Montreux Jazz où Jazz à Montréal, Cheikh Lo à Lugano Jazz festival ou encore baobab à Marciac et ils ne font pas du jazz…
Après Souleymane Faye, vendredi le tennis Club a accueilli le Jaam Jazz et le groupe Pape et Cheikh le samedi. Pleins à craquer, les deux concerts ont enchanté le public. Décidément, l’OFF surclasse le IN sur beaucoup de points. Dimanche, c’était au tour de Woz Kaly et Omar Pene. Si pour le premier nommé confirme jour après jour son énorme talent, pour le second, il s’agit d’une résurrection digne des grands. Son groupe le Super Diamono 4 G (Quatrième génération de musiciens ) est d’une maturité déconcertante. Quant à Omar Pene, il a retrouvé la magnifique voix de ses trente ans. Celle-là qui a fait sa légende.
Jusqu’au bout, l’After Jazz, comme son nom l’indique, a offert aux festivaliers, une fois que le In baisse rideaux, vers minuit, un bon programme pour prolonger leurs soirées. En cela, l’After n’est pas un concurrent ou un adversaire du Festival de Jazz de Saint-Louis officiel. Au contraire, il est un formidable compagnon. Il l’accompagne et le complète. Jusqu’au bout de la nuit. Carlou D, qui a clos l’After Jazz 2019 a fait danser le public grâce à une énergie débordante. C’était une belle soirée de clôture et on redemande. Chapeau aux initiateurs !
Laisser un commentaire