En 1994, l’Assemblée générale des Nations Unies a décidé de faire du 9 août la Journée internationale des populations autochtones (résolution 49/214), chaque année pendant la Décennie internationale des populations autochtones. Source: ONU
Environ 200 groupes de peuples autochtones vivent actuellement dans un isolement volontaire et n’ont aucun contact avec le monde extérieur. Ils vivent dans des forêts reculées riches en ressources naturelles en Bolivie, au Brésil, en Colombie, en Équateur, en Inde, en Indonésie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Pérou ou encore au Vénézuela. Ils choisissent de vivre détachés du reste du monde et leur mode de mobilité leur permet de s’adonner à la cueillette et à la chasse, préservant ainsi leurs cultures et leurs langues. Ces peuples dépendent étroitement de leur environnement écologique. Toute modification de leur habitat naturel peut nuire à la survie des membres individuels et du groupe dans son ensemble.
Malgré leur droit à l’autonomie consacré par la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, ces derniers, en situation d’isolement volontaire ou de contact initial, sont confrontés à des défis uniques, souvent ignorés par le monde environnant. Le développement de l’agriculture, de l’exploitation minière, du tourisme et des ressources naturelles sur leurs territoires entraîne la disparition de pans entiers des ressources forestières des peuples autochtones, ce qui perturbe leur mode de vie et détruit l’environnement naturel qu’ils protègent depuis des générations.
Pour les peuples autochtones qui vivent en situation d’isolement volontaire ou de contact initial, l’exposition aux maladies constitue l’une des menaces les plus graves liées aux contacts extérieurs. En raison de leur isolement, ils ne disposent pas des défenses immunologiques nécessaires pour lutter contre des maladies relativement courantes. Ainsi, un contact forcé avec le monde extérieur peut avoir des conséquences dévastatrices et détruire des sociétés entières.
La Journée internationale des peuples autochtones 2024 se concentre sur la protection des droits des peuples autochtones en situation d’isolement volontaire et de contact initial. Ces derniers sont les meilleurs défenseurs des forêts. Lorsque leurs droits collectifs sur les terres et les territoires sont protégés, les forêts prospèrent, tout comme leurs sociétés. Non seulement leur survie est cruciale pour la protection de notre planète, mais elle l’est aussi pour la protection de la diversité culturelle et linguistique. Dans le monde hyperconnecté d’aujourd’hui, l’existence des peuples autochtones en situation d’isolement volontaire ou de contact initial témoigne de la richesse et de la complexité de la mosaïque humaine, et leur disparition constituerait une perte énorme pour notre monde.
Les peuples autochtones représentent 476 millions de personnes réparties dans 90 pays. Bien qu’ils ne représentent que moins de 6 % de la population mondiale, ils constituent aujourd’hui au moins 15 % des individus les plus marginalisés de la planète. Les peuples autochtones sont les héritiers d’une grande diversité linguistique et culturelle, ainsi que de coutumes et de traditions ancestrales. Ils ne comptent pas moins de 5 000 cultures différentes et parlent la vaste majorité des quelque 7 000 langues de la planète.
Malgré leur diversité, la plupart des peuples autochtones partagent d’importants points communs, notamment les liens qu’ils entretiennent avec leurs terres ancestrales et leur environnement, de même que la volonté de préserver leur mode d’organisation, leurs valeurs culturelles, sociales et économiques, qui varient souvent des normes dominant dans les sociétés dans lesquelles ils vivent. Bien que pluriels, les peuples autochtones partagent donc des défis similaires liés à la reconnaissance et à la protection de leurs droits les plus fondamentaux.
Depuis des décennies, les peuples autochtones demandent la reconnaissance de leur identité, de leur mode de vie, de leurs terres, territoires et ressources naturelles mais, malgré leurs efforts, ils continuent d’être victimes de discriminations et d’injustices.
Afin de sensibiliser le public aux besoins de cette partie de la population, nous célébrons, le 9 août de chaque année, la Journée internationale des peuples autochtones. La date a été choisie pour rappeler la première réunion du Groupe de travail des Nations Unies sur les populations autochtones, tenue à Genève en 1982.
Photo UNE: Composition de l’ONU avec des photographies de l’Organisation panaméricaine de la santé (à gauche), Martine Perret (au centre) et UNICEF Equateur-Arcos (à droite).
Laisser un commentaire