Desforges Adediha• Les sœurs Brontë sont connues des littérateurs. Elles ont eu très tôt une puissance d’imagination qui a permis à la postérité de découvrir des œuvres majeures comme Jane Eyre et les Hauts de Hurlevent.
Leur monde virtuel était situé en Afrique de l’Ouest. C’est également de là que venait l’un des meilleurs amis des sœurs Nardal : Léopold Sédar Senghor. A une époque où les femmes étaient des citoyennes de second rang, la combattivité de ces sœurs méritent une attention particulière.
Paulette Nardal sera la fondatrice de « La Revue du monde noir » en 1931. Elle fermera l’année d’après, pour des raisons financières. En 1935, Césaire créera la revue « L’étudiant noir » avec la même ligne éditoriale. Il faut dire qu’elle tenait un salon littéraire qui a permis à de nombreux leaders (Damas, Senghor…) de se rencontrer. C’est là qu’elle lancera les prémisses du mouvement de la Négritude.
Première femme noire diplômée de La Sorbonne elle dénoncera la misogynie ambiante en ces termes : « Nous n’étions que des femmes ! Nous avons balisé les pistes pour les hommes ». Elle mourra à 88 ans sans jamais avoir été mariée. Une forme d’affirmation de sa liberté.
Quant à Jeanne Nardal, elle se mariera et travaillera pendant quelques années au Tchad. Tenant le salon littéraire de Paris avec sa sœur, elle co-créera en 1928 le bimensuel « La dépêche africaine ».
Depuis le samedi 31 août 2019, la ville de Paris a renommé une promenade plantée sur l’ancien site ferroviaire de la petite ceinture au 100 rue Didot dans le 14 ème arrondissement, du nom des sœurs Nardal, Paulette et Jane.
Les sœurs Brontë étaient 5 et les Nardal six filles. De véritables sources d’inspiration.
Laisser un commentaire