À Dakar, il est des talents qui ne font pas de bruit, mais dont l’écho résonne profondément. Ko Sy, artiste plasticienne sénégalaise, fait partie de ces voix discrètes mais puissantes.
Ko Sy, un univers artistique singulier
Encore peu connue, elle est une artiste en devenir, dont le parcours est déjà ponctué de moments de reconnaissance. Je l’ai découverte notamment lors de la dernière édition Off de la Biennale de Dakar, ainsi qu’à travers quelques expositions confidentielles.
Ko Sy exprime un univers artistique singulier, entre figuration brute, réalisme déformé et abstraction stylisée. C’est une artiste qui semble encore s’ignorer, mais que l’on ne peut plus ignorer dans le paysage artistique dakarois.
Expo Ephem’art 24 mai 2025
C’est dans un cadre intime et chaleureux, au sein d’un cercle amical et bienveillant, que j’ai pu mieux contempler ses œuvres. Une exposition intimiste, organisée dans l’antre d’une maison de la banlieue dakaroise, chargée de souvenirs pour l’artiste.
Le trait est brut, les couleurs éclatantes : l’œuvre vibre d’une énergie à la fois enfantine et intense.
Les témoignages, nourris d’admiration, ont fusé tout au long de la soirée. On retiendra notamment les mots de son amie Marina Sow, fille de l’illustre sculpteur Ousmane Sow, qui lui a souhaité un parcours aussi lumineux que son potentiel.
Parmi les œuvres exposées, certaines ont immédiatement capté mon attention.
Comme cette toile représentant trois personnages stylisés, aux regards profonds et aux corps disproportionnés. L’un d’eux est représenté la tête en bas, comme pour bousculer les codes, inverser les perspectives, ou évoquer cette part de déséquilibre qui habite parfois nos vies. Le trait est brut, les couleurs éclatantes : l’œuvre vibre d’une énergie à la fois enfantine et intense.
Magnifique tableau de Ko Sy
Une autre toile, tout aussi saisissante, montre un personnage solitaire sur fond de motifs géométriques turquoise. Les cheveux, composés d’une matière texturée, évoquent une dimension organique. La chemise, ornée de motifs blancs, rappelle des empreintes ou des éclats d’âme. L’ensemble semble nous fixer droit dans les yeux, sans détour ni fard, mais avec pudeur – cette même pudeur qui caractérise si bien l’artiste.
Mais l’art de Ko Sy ne se limite pas à la peinture. Elle est aussi créatrice de bijoux, qu’elle conçoit comme des prolongements de son imaginaire. Résine, coquilles de bouye, matériaux inattendus ou naturels : elle assemble, façonne, et donne naissance à des pièces uniques, dans la pure tradition de la bijouterie artisanale.
L’ensemble semble nous fixer droit dans les yeux
Ko Sy est une artiste instinctive et libre. Elle mérite d’être vue, exposée, célébrée. Le talent est là. Il ne reste qu’à le reconnaître.
Souhaitons-lui un avenir prometteur, et des expositions aux quatre coins du monde.
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