Connu pour son arrogance et son approche chauvine du travail, l’ancien secrétaire à la Défense est devenu par la suite le symbole de l’échec de la guerre en Irak. Source : Responsible Statecraft, Daniel Larison.
Donald Rumsfeld, deux fois secrétaire à la Défense sous Ford et Bush, ancien représentant permanent auprès de l’OTAN et ancien membre du Congrès, est décédé à l’âge de 88 ans mardi, selon une annonce de sa famille.
Rumsfeld était l’un des principaux organisateurs et défenseurs de l’invasion et de l’occupation illégales de l’Irak, et il était également responsable de l’approbation des méthodes d’interrogatoire illégales qui ont conduit à la torture de détenus. Allié de longue date du vice-président de l’époque, Dick Cheney, Rumsfeld est l’un des fonctionnaires les plus responsables de la plus grande débâcle de la politique étrangère américaine depuis le Vietnam, et il est devenu le symbole des échecs de la gestion de la guerre en Irak par l’administration Bush. Il a été l’un des principaux criminels de guerre de l’ère Bush et n’a jamais été tenu responsable de la dévastation à laquelle il a contribué.
Diplômé de Princeton, Rumsfeld a brièvement servi dans la Marine, puis au Congrès. Il a servi dans l’administration Nixon, puis est devenu le chef de cabinet de la Maison Blanche de Gerald Ford. Rumsfeld a ensuite fait entrer Cheney à la Maison Blanche de Ford lorsqu’il est allé diriger le Pentagone pour la première fois. Revenu au service du gouvernement en 2001, il a servi cinq ans sous George W. Bush, jusqu’à ce qu’il soit contraint de partir à la suite de la défaite des Républicains aux élections de mi-mandat de 2006.
Rumsfeld s’est entiché d’une approche de la guerre dite de « l’empreinte légère » et, sous sa direction, les militaires n’étaient pas préparés aux occupations illimitées de l’Irak et de l’Afghanistan qu’on leur a ordonné de mener. Ses plans d’invasion étaient inadéquats, en grande partie parce qu’il imaginait que les États-Unis allaient se battre dans une reprise de l’opération Tempête du Désert. Au cours de l’automne précédant l’invasion, il a déclaré : « L’idée que ce sera une longue, longue, longue bataille d’une certaine sorte est, je pense, démentie par ce qui s’est passé en 1990. »
Il a tristement écarté la possibilité que la guerre se prolonge au-delà d’un an : « Cinq jours, cinq semaines ou cinq mois, mais elle ne va certainement pas durer plus longtemps que ça ». Il a balayé d’un revers de main l’évaluation du général Eric Shinseki selon laquelle des centaines de milliers de soldats seraient nécessaires pour occuper l’Irak, en déclarant : « L’idée qu’il faudrait plusieurs centaines de milliers de forces américaines est, je pense, éloignée de la réalité. » Parce qu’il n’a jamais pris au sérieux les effets intrinsèquement déstabilisants d’une guerre pour un changement de régime, il n’a fait aucun effort pour se préparer à ce qui allait suivre. Son affirmation intéressée selon laquelle « vous partez en guerre avec l’armée que vous avez, et non avec l’armée que vous pourriez vouloir ou souhaiter avoir plus tard » était une tentative de détourner l’attention du fait que l’armée dont disposaient les États-Unis à l’époque était celle que Rumsfeld souhaitait avoir, et que la guerre était celle que les États-Unis avaient choisi de déclencher. Pour poursuivre la lecture ici: les-crises
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