Moustafa Naham • L’Etat du Sénégal a décidé depuis bientôt huit mois d’interdire les rassemblements pour éviter toute propagation de la Covid19 au Sénégal. Comme dommage collatéral, les café concerts et salles de spectacle se sont retrouvés fermés. Un coup dur pour les acteurs culturels.
Artistes et acteurs culturels qui ne vivaient que grâce à cette activité, ont été tout bonnement mis au chômage forcé. Ailleurs un chômeur peut être mensuellement accompagné par l’Etat selon des modalités. Au Sénégal, tel n’est pas le cas.
Au Sénégal, les artistes ( chanteurs, musiciens, techniciens, peintres entre autres ) sont accompagnés par l’Etat et ses démembrements dans un flou total et sans une véritable volonté. L’alibi tantôt valable, tant fallacieux est que les artistes ne forment pas une unité et sont désorganisés.Y a t il une unité ailleurs ? On peut bien se poser la question.
La concurrence et les coups bas sont souvent et parfois plus intenses ailleurs.Pourquoi la musique par exemple tourne en boucle à la télé comme à la radio sans une grande retombée pour les artistes ?
Les médias ne paient pas les droits d’auteur me dit-on. Alors que fait la SODAV à cet effet ? Peut-être qu’elle fait des efforts……Les artistes suivent ils et déposent ils ces passages à la télé ?A l’état actuel des choses, est ce à l’artiste de faire le flic pour être payé ? Je n’ai jamais fait le flic en France et pourtant je perçois mes droits, aussi petite que peut être la somme.
Tout est volonté !
Que fait l’Etat face à ce chômage latent qui tue à petit feu l’âme de ces artistes ? Le monde de la culture est malade en fait ! Se profilent à l’horizon des regroupements religieux. L’Etat avec son attitude timorée laisse place à une autorisation officieuse. Le virus se propage quand il s’agit du spectacle vivant et perd aussitôt sa charge virale dès qu’il s’agit de regroupement religieux.
Sacrées autorités !!!
En attendant, mon voisin avec sa tasse de thé me demande ce que tel artiste a réalisé après 30 ans de carrière. Il ne réalisera rien puisque ton soutien n’est que verbale. Les artistes sont pauvres et d’une pauvreté extrême. Les artistes, techniciens, régisseurs et managers souffrent, d’une souffrance cruelle !
Ils ne vivent que grâce aux maigres cachets qu’ils perçoivent. occasionnellement. L’image à la télé n’est pas vraiment une réalité. Ce virtuel et vie faste , peu d’entre eux en bénéficie ! Achète son album sinon, il ne vivra pas ! Achète le billet pour le voir en concert, sinon il ne vivra pas !
Alors, sans concert, sans album à vendre et sans véritable accompagnement de l’état et ses démembrements et avec ce chômage forcé, on verra toujours des artistes dans un piteux état et pour qui il faut collecter un fonds pour leur venir en aide. J’étais gêné de rendre visite à mes amis artistes ! Cette gêne demeure !
Des endroits bien aérés, dans lesquels, les gestes barrières peuvent être respectés foisonnent à Dakar et dans les régions. Y faire des prestations ne peut nullement être un risque. C’est mon avis !
Les artistes actifs, qui jouent chaque semaine sont facilement identifiables. Accompagner ces pères de familles est un devoir. Ils ont des charges comme vous et moi. S’ils ne peuvent pas reprendre leurs activités, alors faîtes en des intermittents du spectacle afin qu’ils vivent dignement. Ainsi la Covid19 aura créé au moins un effet positif.
Chers amis artistes, loin de vous, près de vous !!!
Neeko demnaa…..
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