Nous sommes en janvier, ce mois où tu te plaisais à fêter ton anniversaire de manière continue, un 31 décembre qui ne finissait qu’en février.
Tous les matins, tu étais là assis sur cette chaise blanche face à cette table savourant les rayons de soleil qui transperçaient le feuillage de ces arbres faisant de ce lieu un îlot de paix dans une ville aux chantiers si bruyants.
Par moment, tu te levais pour accueillir un visiteur de marque ou alors sans bouger, tu criais :
« Dehors… », l’ombre furtive d’un indésirable venait de s’estomper !
Oui, à présent je sais pourquoi tu renvoyais sans aucun ménagement certaines personnes qui à l’évidence ne méritait pas ta compagnie, six années après ton départ, ces mêmes individus tentent d’être les fossoyeurs de tout ce que toi et tes amis du laboratoire AGIT ART avaient eu peine à construire.
En passant ce matin devant le 17 rue Jules Ferry dont les murs et les arbres ont été détruits depuis lors, je trouve à la place un parking pour véhicules dans une ville qui étouffe d’engins de toutes sortes.
J’ai retrouvé les mêmes gardiens dans la rue assis devant le siège du syndicat en face qui m’ont fait savoir que la dame qui nous vendait les arachides grillées juste devant la porte est décédée.
Sa fille qui a repris son commerce m’a reconnu en me disant que petite elle accompagnait sa mère :
« Mame Joe était un homme de bien qui a toujours protégé les gens comme nous… »
Je lui ai présenté mes condoléances et poursuivant ma route, je me suis retenu de lui dire :
« … et si tu savais que ce monsieur s’est battu toute sa vie pour aider les riches à savoir donner aux pauvres sans attendre d’avantage… »
C’est cela ton ART, n’est-ce pas Samba…un »
Laisser un commentaire